Point saillant du Livre blanc de la radio, présenté par les sages de l’Arcom ce mardi 18 juin et approuvé par les acteurs du secteur : l’objectif de l’adoption d’une diffusion entièrement numérique en 2033.
Hervé Godechot, membre du collège de l’Arcom et président du groupe de travail radio et audio-numérique, a présenté mardi 18 juin le « Livre blanc » sur l’avenir de la radio, fruit d’un an de discussion avec les acteurs du secteur et d’une trentaine d’auditions. L’objectif est de basculer en 2033 vers une diffusion entièrement numérique, ce qui entraînera la disparition de la FM, conclut ce rapport publié par l’Arcom.
2033 n’est pas un couperet fixé d’avance mais une « date cible », a souligné Hervé Godechot. La fin de la FM « paraît indispensable » mais il est « prématuré d’en fixer aujourd’hui une date » même si 2033 est une échéance souhaitable, a-t-il poursuivi, en plaidant pour une « approche pragmatique » et progressive. L’objectif est donc un passage de la diffusion hertzienne analogique traditionnelle (la FM) vers la diffusion numérique terrestre (DAB +) et l’écoute via Internet (20 % actuellement contre 80 % pour le hertzien selon l’Arcom).
Préparation et migration vers le numérique
Cela suppose que le DAB + couvre correctement le territoire (62 % de la population en dispose aujourd'hui) et que les Français s’équipent en postes de radio et autoradios capables de le recevoir. L’Arcom fixe l’objectif d’un taux d’équipement de 70 % fin 2033.
Le livre blanc propose une transition en deux phases : l’une de « préparation » entre 2024 et 2027, l’autre de « migration » entre 2028 et 2033. Le régulateur préconise notamment « d’adapter » les règles des quotas 40% de chansons francophones diffusées à la radio. Objectif : « réduire l’asymétrie » avec les nouveaux concurrents que sont les plateformes de streaming comme Spotify.
Il préconise aussi l’allègement des mentions légales dans les publicités à la radio, des aides budgétaires de l’État pour les stations et l’équipement des communes. Et prône l’adoption des règles relatives à la concentration de la radio. Enfin, il souhaite que les fréquences FM abandonnées par des éditeurs qui passent au DAB + soient gelées et non plus réattribuées pour éviter de nourrir un modèle sur deux jambes : FM et DAB +.
Le média radio « est à la croisée des chemins », a commenté le président de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre, alors que le temps d’écoute en direct diminue, surtout chez les jeunes, et que de nouveaux usages à la demande s’installent avec les podcasts.