La plateforme de streaming de Warner Bros Discovery arrive en France le 11 juin. Dans un marché saturé, elle va devoir se faire une place.
Après un teasing et un compte à rebours bien orchestrés depuis plusieurs mois par sa maison mère Warner Bros Discovery, la plateforme de streaming Max s’apprête à voir le jour en France ce 11 juin. Avec 3,2 abonnements numériques en moyenne par foyer, selon BearingPoint, les Français ont pourtant déjà, en 2024, pléthore de choix en matière de divertissement télé. Max espère convaincre à travers trois formules en ligne avec les prix du marché (5,99 euros par mois pour l’offre avec publicité et 9,99 euros et 13,99 euros pour les versions standard et premium).
Pour se différencier, elle mise en premier lieu sur ses contenus. Elle pourra notamment compter sur les prestigieuses séries de HBO (True Detective, The Last of Us, The White Lotus, Euphoria…), des poids lourds (Harry Potter, Dune, Batman…), la série culte Friends, jusqu’alors disponible sur Netflix, et des événements comme la saison 2 de House of The Dragon qui sortira le 17 juin.
En complément, Max proposera ses propres créations (The Penguin avec Colin Farrell, Une Amie dévouée avec Laure Calamy…). « Notre promesse est celle d’un contenu de qualité et qui va créer l’événement », traduit Clément Schwebig, président de Warner Bros Discovery Europe de l’ouest et Afrique. Par ailleurs, Max combine son offre à la demande avec des chaînes linéaires comme Boomerang (pour les enfants), CNN International ou Discovery.
Trois minutes de pub par heure
Autre attribut de Max : « une stratégie d’hyperdistribution, jamais poussée à ce point en France depuis dix ans », estime Philippe Bailly, président cofondateur de NPA Conseil, cabinet spécialisé dans la transformation numérique des médias. Dès son lancement, Max sera disponible pour tous les terminaux (TV connectées, smartphones, consoles de jeu…) et via Canal+, Prime Video et les opérateurs (Orange, Free, SFR, hors Bouygues Telecom pour le moment). Par ailleurs, alors que Netflix et consorts ont signé des droits sportifs plutôt après leur lancement, et grandi dans cet univers dans le cadre d’une diversification de contenus, Max se lance dès le début sur le marché, via une option sport proposée à 5 euros par mois en plus de l’abonnement. Via Eurosport, il donnera accès à l’intégralité des Jeux olympiques de Paris 2024 à tous ses abonnés, même ceux n’ayant pas pris l’option. De quoi se rendre attractif alors qu’il part à la conquête du marché.
Côté publicité, Max promet une pression « contrôlée », à raison de 3 minutes de publicité par heure en moyenne. Si Netflix, par exemple, avait rencontré quelques problèmes sur le ciblage au lancement de son offre avec pub, Max disposera au démarrage de données d’usage (contenus, supports utilisés) qui seront enrichies par la suite de critères socio-démographiques. C’est la régie Canal+ Brand Solutions qui commercialisera son espace publicitaire. Celui qui concerne les chaînes linéaires, hors sport, sera confié à FranceTV Publicité.
Au-delà, Max déploie aussi une stratégie de lancement bien rodée : événement de présentation le 30 mai, avant-première parisienne de House of the Dragon le 6 juin, campagne publicitaire avec Buzzman. Sa notoriété reste à consolider en Europe. « Le match se jouera moins contre Disney+ ou Paramount+ que globalement, entre la SVOD et les plateformes gratuites », augure Philippe Bailly.