Appel à candidatures sur la TNT, projet de fusion de l'audiovisuel public... Le président de L’Express et fondateur de BFMTV, revient sur les grandes actualités de la semaine.
La candidature de L’Express pour une fréquence TNT.
Dans le redressement d’une entreprise de presse, la diversification est un sujet prioritaire. Nous avons un projet simple et clair basé sur un triptyque, à commencer par un talk-show quotidien sur l’actualité, avec une part de satire politique. C’est important, au nom du pluralisme. Nous mettrons ensuite l’accent sur les documentaires et les magazines, notamment sur l’histoire contemporaine, ainsi que sur les sciences, alors que la ligne éditoriale du journal est basée sur la rationalité, la lutte contre le complotisme et contre les fake news. Nous proposerons aussi une plateforme VOD.
L’appel à candidatures sur 15 fréquences TNT qui a présélectionné 25 candidats.
Sur les 25, tous n’ont pas le même statut : quinze partent d’une chaîne existante. Pour que de nouveaux candidats obtiennent une fréquence, il faut que certaines chaînes disparaissent de la TNT. L’Arcom devra prendre l’initiative car sur ces quinze, certains ont de mauvais résultats en termes d’audiences, d’autres ont des débats compliqués avec l’Autorité en matière de respect de la convention, ou des problèmes de modèle économique. En 2025, vingt ans après le lancement de la TNT, il est nécessaire de créer de nouvelles dynamiques. C’est notre pari. C’est pour cela que nous nous sommes portés candidats, parce que nous croyons que le jeu est ouvert.
Le projet de fusion de l’audiovisuel public.
L’audiovisuel public est soumis aux mêmes contraintes de transformation que les entreprises privées. La convergence est une réalité. De ce point de vue, le service public n’est pas en retard. L’exemple de Franceinfo en témoigne. Reste que l’audiovisuel public est soumis à des règles de fonctionnement différentes. Il vit essentiellement de la redevance. C’est moins de pression que les entreprises privées qui voient les budgets baisser pour passer du linéaire au digital. Il y a une tendance à ce que le monde des médias devienne digital. D’ailleurs, le service public a plutôt bien engagé sa transformation sur ce sujet. La convergence est une réalité. Est-ce que cela veut dire que demain il n’y [aura] plus qu’un seul média commun radio télévisé ? Je ne crois pas. Le monde de la radio doit continuer à exister.
Il s’agit d’être ouvert. Il y a des règles à fixer pour rassurer les collaborateurs. Mais cela a du sens d’avoir quelqu’un qui pense l’ensemble du service public.
L’étude d’impact de l’Arcom, rendue publique le 22 mai, sur le rachat d’Altice Media par CMA-CGM.
Que ce soit Altice ou CMA-CGM l’actionnaire de NextRadioTV [devenu Altice Media], que j’ai créé, c’est la même chose. Ce sont des groupes industriels, de services qui décident d’investir dans les médias. Il faut effectivement que les rédactions restent indépendantes, cela a été la promesse de Patrick Drahi [propriétaire d’Altice], c’est l’engagement de Rodolphe Saadé [PDG de CMA CGM]. C’est nécessaire pour que ces entreprises soient performantes, pour que leurs auditeurs, leurs téléspectateurs aient confiance, donc restent fidèles.
X sommé de communiquer à des médias des données permettant d’évaluer les revenus qu’il tire de leurs contenus.
Les médias ont besoin des réseaux sociaux, pour recruter des abonnés. De l’autre côté, les réseaux sociaux ou Google peuvent tirer des profits en utilisant du contenu qui ne leur appartient pas - mais mis à disposition quand même par les journaux sur leurs plateformes. Quand on voit la progression des réseaux, leur part de marché publicitaire qui ne cesse d’augmenter, et si on met en parallèle le sujet du pluralisme, il y a nécessité d’un dialogue entre les deux parties. Les Gafa ont besoin aussi que les grandes marques d’information puissent se développer dans leur univers.