Reporters sans frontières a déposé ce lundi 27 mai une plainte auprès de la Cour pénale internationale contre Israël pour «crimes de guerre» commis contre des journalistes.
Reporters sans frontières (RSF) a déposé ce lundi 27 mai une nouvelle plainte devant la Cour pénale internationale pour « crimes de guerre commis par Israël contre des journalistes », a annoncé l'organisation dans un communiqué. RSF appelle le procureur de la Cour pénale internationale « à enquêter sur des crimes commis contre au moins neuf reporters palestiniens entre le 15 décembre 2023 et le 20 mai 2024 ». Selon elle, plus de 100 journalistes de Gaza ont été « tués par l'armée israélienne ». Elle précise qu'il s'agit de sa troisième plainte sur la mort de journalistes à Gaza devant la CPI de La Haye, depuis celles des 31 octobre et du 22 décembre.
Sa plainte spécifique de ce lundi fait état de « huit cas supplémentaires de journalistes palestiniens et d'un reporter blessé », tous « dans l'exercice de leurs fonctions ». L'ONG affirme avoir « des motifs raisonnables de croire que certains de ces journalistes ont été victimes d'homicides intentionnels, les autres d'attaques intentionnelles contre des civils par l'armée israélienne ». Début janvier, le procureur de la CPI a déclaré que les crimes contre les journalistes étaient inclus dans son enquête sur des crimes de guerre à Gaza. « Ceux qui tuent des journalistes s'attaquent au droit du public à l'information, encore plus vital en période de conflit », a commenté l'avocat de RSF, Antoine Bernard, dans le communiqué.
Selon le Comité pour la protection des journalistes, installé à New York, au moins 107 journalistes et employés de médias ont été tués durant la guerre à Gaza. La plainte de RSF concerne notamment deux journalistes d'Al Jazeera, Hamza Dahdouh et Moustafa Thuraya, tués lors d'une frappe sur leur voiture dans le sud du territoire palestinien. L'armée israélienne avait affirmé que « les deux pilotaient des drones qui présentaient une menace imminente pour les troupes israéliennes » et les avait décrits comme des « agents terroristes », des allégations rejetées par leur famille et leur employeur.
La guerre dans la bande de Gaza a débuté le 7 octobre après l'attaque sanglante sur le sol israélien de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, entraînant la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Ce jour-là, 252 personnes ont également été emmenées comme otages dans le territoire palestinien. Après une trêve en novembre ayant notamment permis la libération d'une centaine d'entre eux, 121 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 37 sont morts, selon l'armée. En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans le territoire palestinien. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé dimanche 26 mai un nouveau bilan de 35.984 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.