Rarement il est donné au lecteur de lire des excuses de son quotidien. C'est pourtant bien d'exceptionnelles excuses que le journal Le Monde a adressé à ses lecteurs, ainsi qu'au gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, à la suite de la publication d'un article sur des notes de frais.

L'article, intitulé « Hôtels de luxe et vols en classe affaires : les notes de frais du gouverneur de la Banque de France en question », a été publié le 17 mai. Il affirme que le gouverneur a accumulé « plus de 50.700 euros de frais liés à ses déplacements et repas professionnels pour la seule année 2023 ».

« Un chiffre qui s'explique largement par le goût du gouverneur pour les hôtels de luxe et les vols en classe affaires », indique encore l'article que n'auraient pas renié Mediapart ou le Canard enchaîné.

Dans un droit de réponse adressé au journal et reproduit in extenso à la fin de l'article au lendemain de sa publication, François Villeroy de Galhau a justifié ces dépenses et dénoncé « une attaque purement personnelle, et sans aucun fondement ». Il est vrai que les explications données à ces dépenses sont assez convaincantes, compte tenu de la responsabilité induite par le poste et de la nécessité de voyager. L'article pointait le manque d'exemplarité personnelle du gouverneur dans la maîtrise des dépenses de l'institution.

« La lecture de ce texte et la réaction de nombreux lecteurs ont incité la direction de la rédaction à réexaminer en détail les éléments d'information qui ont conduit à la réalisation de cet article », a ajouté la rédaction du journal, dans un encart publié dans l'article en question.

« Il est apparu, à la lumière de ces discussions éditoriales, que les dépenses mentionnées ne justifiaient pas, en elles-mêmes, un article construit sous cet angle », poursuit le texte, qui évoque « une erreur ».

« Le Monde a néanmoins choisi de retitrer ( »Les notes de frais du gouverneur de la Banque de France en question« , NDLR), mais de ne pas dépublier cet article, déjà largement lu et commenté : cela conduirait à faire disparaître le droit de réponse, qui offre nombre d'explications aux questions soulevées », justifie-t-il, avant de présenter ses excuses aux lecteurs et à M. Villeroy de Galhau.

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