Accusé de viols et écarté de NRJ depuis fin 2023, l'animateur Sébastien Cauet demande désormais une indemnisation plutôt qu'un retour à l'antenne. Une décision de justice est attendue pour mai.
Pas de retour à l'antenne mais une indemnisation, c'est ce qu'a réclamé l'avocat de Sébastien Cauet, accusé de viols et écarté de la station NRJ depuis novembre, lundi 18 mars devant le tribunal de commerce de Paris.
En janvier, l'animateur et son groupe Be Aware ont assigné la radio en justice « pour obtenir à titre principal l'exécution forcée de leurs accords et la possibilité de revenir à l'antenne », comme l'avait indiqué à l'AFP son avocat, Me Frédéric Lamoureux. Sans revenus « depuis plus de trois mois », l'entrepreneur a été « obligé de se séparer de son équipe de 24 personnes », a-t-il fait valoir à l'audience.
« On se propose d'annuler notre demande principale d'exécution forcée » et donc de retour à l'antenne, a-t-il annoncé, préférant se concentrer sur « les conditions de la suspension et de la résiliation du contrat » de l'animateur, de 1,5 million d'euros par saison, et dont il récuse la « caducité » invoquée par NRJ.
La radio avait annoncé fin novembre « le retrait provisoire » d'« un commun accord » de son présentateur vedette, visé par une enquête préliminaire pour viols sur mineure de plus de 15 ans et viols, après une première plainte. Désormais, il est visé par plusieurs plaintes pour viols et agressions sexuelles, accusations qu'il conteste.
Atteinte à l'image
« Je ne suis pas là pour moi », a assuré l'animateur de 51 ans, qui présentait en semaine C'Cauet depuis 2010 (avec une interruption en 2017-2018). Pourrait-il reprendre le micro ? « Je n'attends que ça, (...) que des gens qui ont passé des années avec moi puissent continuer à travailler », sur NRJ ou ailleurs, a-t-il insisté.
« La présence en direct à l'antenne » de l'animateur n'est « plus possible », ont déclaré les avocats de la radio, Mes Didier Théophile et Thierry Marembert, même si elle constituait 44% de l'audience quotidienne de NRJ. Malgré la présomption d'innocence, les accusations le visant ont porté « atteinte » à l'image de la station, ont-ils estimé, citant le refus de certains annonceurs d'être associés à son émission.
De son côté, Me Lamoureux a pointé les contradictions de NRJ, qui a notamment continué selon lui de « commercialiser des espaces publicitaires » autour des podcasts de ses émissions. « Votre tribunal juge de relations commerciales, point barre », a-t-il lancé, reprochant à NRJ d'avoir « coulé le bateau » en voyant une « tempête au loin », plutôt que de naviguer en « marin expérimenté ».
La décision sera rendue le 7 mai.