Le newsmagazine Le Nouvel Obs sortira le 21 mars une formule bicanale où il met en avant ses valeurs progressistes.
Ne l’appelez plus jamais L’Obs ! Certains y verront un constat d’échec à imposer cette marque depuis dix ans, d’autres le clin d’œil d’un newsmag à son passé glorieux. Quoi qu’il en soit, Le Nouvel Obs – ainsi rebaptisé - va procéder le 21 mars à une refonte tant sur le print que sur le digital. Pas de chambardement sur le fond : le titre restera d’une ligne centre-gauche sociétale et libérale, avec des couvertures politiques (« Ça va secouer » avec Macron, « Je suis social-démocrate » avec Ruffin… ), féministes, voire écologistes. Cécile Prieur, sa directrice de la rédaction, n’envisage pas de changer de projet éditorial mais de l’approfondir et « d’accentuer la couverture des changements sociétaux ».
« On pense qu’on a une utilité sociale, on est le seul à être clairement progressiste », ajoute-t-elle, dans un marché où elle observe des « sujets porteurs de stigmatisation », un « contexte national polarisé » où « l’information est fragmentée et le bruit, permanent. » Le Nouvel Obs, qui emploie 135 journalistes, « combat le déclinisme et refuse la vision défaitiste de la société ». Il préfère « le débat à la polémique », entend « faire dialoguer les générations » et mettre en valeur les intellectuels comme la création. Il consacre vingt pages à la culture et raconte le lifestyle sous le prisme sociétal.
Fort d’une maquette cohérente, le titre aura des parties « newsmag et life mag » sur le papier et une page d’accueil modulaire sur le digital, avec quatre gabarits distinguant les genres d’articles. Il cherche à renouer avec l’équilibre, après une perte d’exploitation de 2,4 millions d’euros en 2023 et un recul de la diffusion (190 400 ex. en DFP, -7,4 % vs 2022), comme de l’audience (1,4 million de lecteurs selon l’ACPM -18,1 % malgré des bons chiffres sur les jeunes ou les dirigeants). Des chiffres qui s’expliquent, selon Julie Joly, directrice générale, par la suppression de 9 000 comptes Cafeyn, de 6 000 abonnements gratuits et des hausses tarifaires. Il s’agit désormais d’engager le lecteur en l’invitant d’abord à s’inscrire sur le site ou l’appli pour lui proposer ensuite une offre spéciale puis, si possible, un abonnement print. L’opération de relance, chiffrée à 600 000 euros, comprendra du soutien en Médiakiosk mais pas d’agence. Avant fin novembre, mois de ses 60 ans, le Nouvel Obs organisera quatre coéditions, des conférences, des masterclass et des rencontres.