Alors que les Jeux paralympiques s’exposeront largement l’été prochain sur France Télévisions, l’Arcom estime que près d'un Français sur deux s’intéresse aux compétitions de handisport. Un constat qui ouvre des perspectives pour le parasport à la télévision.
Près de la moitié des Français (47 %) regardent ou écoutent des contenus relatifs à des compétitions parasportives, c’est-à-dire autour de disciplines sportives pratiquées par des personnes en situation de handicap. Issu d’un baromètre de la consommation des programmes sportifs présenté par l’Arcom le 23 janvier, ce chiffre interpelle. « Nous avons été très agréablement surpris par ce 47 %, c’est très élevé mais à relativiser tout de même car une majorité les regarde de façon occasionnelle », analyse Laurence Pécaut-Rivolier, membre de l’Arcom, présidente d’un groupe de travail sur la protection des publics et la diversité de la société française. 7 % le font une à trois fois par mois, 28 % moins souvent et seulement 2 %, tous les jours ou presque.
Question d’intérêt peut-être, d’offre, déjà : une précédente étude de l’Arcom, entièrement dédiée au parasport dans les programmes télévisés et parue en septembre 2023, notait que 10,4 % du temps d’antenne des magazines sportifs visionnés portait sur le sujet. Dans le détail, il s’agit surtout de la pratique parasportive masculine, dont le temps d’antenne est trois fois plus élevé que pour son équivalent féminin, des handicaps moteurs - les déficiences mentales sont à peine représentées - et, en termes de discipline, de para-athlétisme.
Citons notamment la série Vestiaires, sur France.tv (France Télévisions), mettant en scène des nageurs handisport et qui en est à sa treizième saison, les 13H et 20H de TF1 abordant périodiquement le thème ou encore la diffusion sur la chaîne L’Équipe de la Coupe internationale de rugby-fauteuil, durant la Coupe du monde de rugby, l’année dernière.
Les audiences en question
À l’occasion de Paris 2024, France Télévisions, diffuseur officiel en clair, promet d’être exemplaire sur le sujet en réservant un traitement égal aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques, c’est-à-dire de mobiliser France 2 et France 3, en offrant la même exposition aux deux séries d’épreuves. Bonne nouvelle : la médiatisation des Jeux paralympiques a augmenté durant la décennie passée, constatait l’Arcom en septembre. L’autorité a dénombré 123 heures d’antenne consacrées à ceux de Tokyo en 2021, contre à peine 20 pour Londres en 2012. Même tendance pour la couverture de ces Jeux dans les JT, avec 6 % de reportages en 2008 et 19 % en 2021.
Entre deux JO, tous les deux ans, la médiatisation du parasport s’avère néanmoins très faible. « Le parasport est essentiellement regardé lors des Jeux olympiques et paralympiques, moment fort d’exposition, ce qui est en soi positif mais insuffisant », note Laurence Pécaut-Rivolier, tout en notant un « frémissement réel » dans l’intérêt, au-delà de la simple attention. Reste à savoir si les Jeux de Paris seront assez galvanisants pour lancer une dynamique et augmenter ces chiffres durablement. « Grâce à Médiamétrie, nous savons que dans les émissions analysées lors de l’étude de septembre, les émissions parlant de parasport sont au moins égales en audience voire supérieures lorsqu’elles racontent des histoires, dressent des portraits… », souligne l’experte.