L'institut de mesure d'audience va monter en puissance dans le recueil de l'audience de la vidéo en captant tous les contacts quels que soient le lieu et l'écran et en mesurant le streaming.
Une mesure cross media publicité télévision et digital sur le téléviseur au deuxième trimestre, une mesure du preview cet été, une mesure des marques des plateformes au troisième trimestre, et enfin une mesure des contenus des plateformes à la fin de l'année, c'est ce qu'a annoncé jeudi 18 janvier Médiamétrie au cours d'une rencontre avec la presse consacrée à « L'Année TV 2023 ».
A partir de cet été, l'audience du preview sera intégrée à l'audience globale d'un programme, nouvelle étape d'une réforme plus large de la mesure de Médiamétrie. Depuis le 1er janvier, elle tient compte des 10% de foyers sans téléviseur, les « non équipés TV», et du visionnage de programmes à domicile sur les écrans internet (smartphones, tablettes, etc.). D'ici à fin 2024, Médiamétrie commencera aussi à mesurer les audiences de Netflix et consorts, visant à plus long terme une mesure « total vidéo » concernant aussi bien les chaînes traditionnelles que les plateformes.
Médiamétrie précise que cette mesure automatique « total vidéo » sera évolutive, avec des données mensuelles dans une premier temps, puis hebdomadaire en 2025, avec un recueil quotidien à la seconde qui viendra nourrir les bases de données. Il ne sera pas possible, néanmoins, d'établir des comparaisons entre deux univers différents en 2024 par rapport à 2023.
Une durée d'écoute imputable pour un tiers à la TV à la demande
Le temps passé à regarder des contenus vidéo a atteint 4H37 par jour en moyenne pour les Français en 2023, soit 9 minutes de moins qu'en 2022, la télé en direct restant majoritaire malgré l'essor de la consommation à la demande, qui représente un tiers de la durée d'écoute sur une base déclarative, a indiqué Médiamétrie jeudi.
Dans le détail, la télé à l'ancienne représente toujours les deux tiers (67%) du temps vidéo des Français (3h19), contre un tiers (33%, +7 points en quatre ans) pour les contenus à la demande sur les plateformes de streaming ou les réseaux sociaux. L'apanage du live reste l'information, consommée à 99% en direct, avec notamment 22 millions de téléspectateurs quotidiens pour les JT, et le sport (98% en direct).
A l'inverse, « le genre prédominant des plateformes est la fiction » (séries et téléfilms), a expliqué Isabelle Maurice, directrice études, veille et prospective de Médiamétrie. La fiction représente 53% des programmes regardés en replay sur les plateformes des chaînes (contre 20% de la consommation de programmes en direct) et 64% des programmes consommés sur les plateformes de streaming sur abonnement comme Netflix.
2,3 millions de personnes en plus en cinq ans pour la vidéo à la demande
Preuve que la vidéo à la demande s'installe dans les pratiques, 2023 a enregistré les « meilleures audiences » en la matière avec « 6,5 millions de personnes ayant consulté un programme » sur les plateformes contre 6 millions en 2022, soit 2,3 millions de plus en cinq ans, selon Isabelle Maurice.
S'adaptant à ces mutations, les chaînes continuent de développer leur propres plateformes (Arte.tv, France.tv, RMC BFM Play...) et de diversifier leurs offres. Outre le replay, elles proposent de plus en plus de programmes en ligne en avant-première (« preview ») avant leur diffusion télé. Une pratique plébiscitée par 10,3 millions de téléspectateurs en novembre, tandis que le nombre de programmes (40) ayant dépassé le demi-million de téléspectateurs en amont de leur diffusion télé a été multiplié par 10 en 2023 par rapport à 2022.
500 chaînes Fast
Avec des acteurs de l'AVOD (Samsung TV, Rakuten, Mango TV, Pluto TV..), comme des opérateurs traditionnels (INA, TF1+, chaînes dédiées d'émissions...), les 500 chaînes dites FAST sont multiples. Une étude déclarative avec NPA Conseil démontre que 49% des Français connaissent leur existence (+ 3 points en un an) mais que seuls 11%, soit un point de plus en un an, ont regardé au moins une fois dans l'année une de ces chaînes. Une consommation encore très faible, donc, qui ne reposent pour l"heure que sur les seules données d'audience digitales et loguées.