La chaîne internationale Euronews espère mener à bien cette année son plan de redéploiement destiné à se relancer avec une rédaction concentrée à Bruxelles, quatre nouveaux bureaux européens et 178 emplois supprimés au siège lyonnais.
La rédaction centrale doit bouger à Bruxelles dans deux mois dans de nouveaux locaux, les quatre nouveaux bureaux européens ont été ouverts fin 2023 à Berlin, Lisbonne, Madrid et Rome et les recrutements sont en cours de finalisation, a détaillé à l'AFP le directeur général Guillaume Dubois.
A Lyon, « on est au milieu » du processus de réduction d'effectif, avec au total 178 licenciements prévus, le bâtiment actuel n'a par ailleurs toujours pas trouvé ni repreneur ni locataire, a-t-il précisé. A terme, ne resteront au siège que les services rédactionnels français, russes et persophones ainsi que les services supports. Le service turc doit être redéployé à Istanbul dans les prochains mois.
A lire : Une rédaction bientôt décimée à Euronews
Chaine d'information continue lancée en 1993 par une vingtaine de chaînes européennes, Euronews diffusait à l'origine depuis Lyon en 15 langues avec une rédaction de 400 journalistes de 30 nationalités. Un plan social lancé en novembre 2020 avait entraîné une trentaine de départs, dont une dizaine contraints.
Selon M. Dubois, le nouveau plan de redéploiement ne devrait pas affecter le nombre de journalistes. « L'objectif est d'accentuer la focale européenne et pan européenne (...) avec une redéploiement géographique et une logique plus décentralisée », a détaillé le directeur général, ancien de LCI nommé en 2022 par le nouvel actionnaire de la chaine, le fonds d'investissement Alpac Capital basé au Portugal.
Il avait présenté le 2 mars dernier le plan destiné à restructurer la rédaction et les contenus face à des résultats catastrophiques: environ 160 millions d'euros de perte en dix ans dont 20 millions d'euros de perte nette pour l'année 2021.
Contrats avec l’Arabie saoudite et l’Azerbaïdjan
Selon Guillaume Dubois, le redéploiement en cours « n'a pas une vocation budgétaire », la direction tablant avant tout sur l'augmentation des revenus publicitaires, le lancement de nouvelles activités et la recherche de nouveaux clients pour revenir à l'équilibre d'ici 2025.
« La chaine d'information Euronews, c'est clair que ça se termine, on va devenir une machine à fric pour les lobbys de Bruxelles », a quant à lui affirmé à l'AFP le délégué CGT Alexis Cartaco, critiquant l'activité Evenements en cours de développement à Bruxelles.
Egalement dans le viseur des syndicats, les contrats publicitaires signés avec des pays comme l'Azerbaïdjan ou l'Arabie Saoudite qui selon eux influencent les contenus. Selon le délégué CGT, la régie de diffusion, décrite comme « le coeur du réacteur » de la chaine doit être transférée en Malaisie avec un contrat de sous-traitance avec Globecast, une filiale d'Orange.