Les journalistes de la presse américaine ont disparu de contrées entières, abandonnant les zones rurales ou suburbaines à la désinformation et au populisme.
C'est un état des lieux terrible de la presse américaine auquel se livre The State of Local News. Où l'on s'aperçoit qu'entre 2005 et 2022, les rédactions ont vu leurs effectifs fondre de 75.000 à 31 860 journalistes (-58%). Mais surtout, c'est dans les autres métiers de la presse que les coupes ont été les plus sévères. Dans l'administration et les fonctions supports des journaux, on est passé pendant la même période de 127 360 salariés à 38 670 tandis que l'ensemble « fabrication et distribution » des journaux chutait de 98 540 à 14 750 salariés. Au total, la décrue des effectifs est vertigineuse : -71%, soit près des deux tiers d'un secteur qui est passé de 365 460 à 106 230 employés.
Au passage, l'article s'interesse à la disparition de la presse locale. Un tiers des titres de presse ont d'ores et déjà disparu sur tout le territoire des Etats-Unis. Mais surtout, « les habitants de plus de la moitié des comtés américains n’ont pas d’accès, ou n'ont qu'un accès très limité, à une source d’information locale fiable – qu’elle soit imprimée, numérique ou diffusée », est-il écrit. Il en résulte un grave danger pour la démocratie, puisqu'on assiste à la naissance de véritables déserts de l'information, propices à la circulation d'infox et de discours populistes.
A l'approche de l'élection américaine, qui pourrait donner une nouvelle chance à Donald Trump, cela a convaincu des philanthropes américains d'investir 500 millions de dollars pour redonner des perspectives d'information fiables dans les zones sinistrées, à savoir les zones rurales suburbaines et rurales en difficultés économiques.