TV5Monde, média francophone, fêtera ses 40 ans en janvier 2024. À cette occasion, son PDG, Yves Bigot, revient sur les festivités prévues ainsi que sur les évolutions et les perspectives de la chaîne.
Créée le 2 janvier 1984, TV5Monde va marquer ses 40 ans avec 19 heures de direct sur l’environnement, dans 17 villes et 5 continents, le 12 décembre. Une première de cette ampleur ?
Yves Bigot. La première a eu lieu en 2017 avec Le Tour du monde de la francophonie, soit 25 heures d’émission, de Paris à Kinshasa, sur la présence du français sur la planète. Puis il y a eu en 2019 La Piste de la francophonie (20 heures), sur la diversité des cultures francophones. Là, nous allons diversifier les lieux, en nous rendant pour la première fois sur des îles en première ligne sur la montée des eaux, à savoir les Seychelles, Wallis, Mayotte.
D’autres actions sont-elles prévues pour cet anniversaire ?
Nous allons en janvier diffuser des témoignages de compagnons de route de TV5Monde, ex-dirigeants ou personnalités de l’antenne (Claude Sérillon, Karine Le Marchand…), acteurs du monde politique, artistes.... Ils parleront de la façon dont ils ont connu la chaîne, de ce qu’ils y ont fait et partageront des anecdotes.
Comment se porte TV5Monde en 2023 ?
Nos huit chaînes généralistes et deux thématiques (jeunesse, art de vivre) touchent 432 millions de foyers. Ce chiffre a doublé en dix ans. Notre audience hebdomadaire moyenne s’établit à 62 millions de téléspectateurs. Côté publicité, nous sommes commercialisés par FranceTV Publicité, et par Canal+ Advertising en Afrique subsaharienne. Notre budget global 2023 est de 120 millions d’euros.
Quelle est la principale évolution de TV5Monde, connue souvent pour sa rediffusion des programmes des télés partenaires ?
Nous souhaitons être de plus en plus une vraie chaîne de télévision. Non pas que nous ne l’étions pas avant, mais ce n’était pas exprimé ainsi. J’ai créé des JT francophones, 400 Millions de critiques, une émission culturelle longtemps présentée par Guillaume Durand, Objectif monde, un magazine mensuel de 90 minutes consacré à l’investigation et aux grandes questions de la planète. Nous misons aussi sur la proximité avec les publics via des programmes dédiés sur nos huit chaînes, surtout TV5Monde Afrique, la plus regardée, par près de 50 millions de personnes. Nous venons d’annoncer au Bénin le lancement d’une série quotidienne francophone, Le Meilleur est à venir.
Dans le cadre de la guerre Israël-Hamas, vous avez publié le 20 novembre un communiqué après une interview jugée problématique d'un porte-parole de l’armée israélienne par un présentateur de l’antenne. En quoi ce conflit est-il difficile à couvrir ?
C’est le plus difficile à couvrir. Et nous suivons depuis 25 ans celui entre la République démocratique du Congo [RDC] et le Rwanda, avec 30 millions de téléspectateurs en RDC. Là, c’est déjà difficile à couvrir et nous sommes en plus diffusés dans les pays parties prenantes, dans le monde arabe, en Israël. Le conflit est aussi dans nos pays : Suisse, Canada… Nous sommes extraordinairement attentifs mais jamais à l’abri d’une erreur, d’un accroc, d’un moment où l’on sort des rails habituels de la profession. On le regrette et on en tire les conséquences.
Quelles sont vos perspectives pour 2024 ?
Deux temps forts, les JO de Paris, dont nous sommes diffuseurs pour l’Afrique subsaharienne, et le Sommet de la Francophonie, avec 88 chefs d’État, à Villers-Cotterêts et Paris en octobre. Deux exercices dont nous avons l’habitude. Et nous lançons nos premières Fast TV.