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Une coentreprise entre le fonds américain Redbird et le fonds d’investissement dans les médias d’Abou Dhabi (IMI) a passé un accord avec la famille Barclay pour rembourser sa dette à la banque Lloyds et prendre le contrôle du groupe de médias The Telegraph.

Dans un communiqué ce lundi 20 novembre, le fonds américain Redbird IMI dit avoir « a passé un accord pour apporter plusieurs prêts à la famille Barclay afin de lui permettre de rembourser ses dettes à la banque Lloyds en totalité », soit 1,2 milliard de livres. La banque britannique Lloyds, créancière des Barclay, a mis en vente le Telegraph, l’un des titres phares de la presse britannique, en octobre pour éponger de lourdes dettes accumulées par la famille qui en était propriétaire depuis 2004. Le quotidien très à droite et le Spectator, qui appartient au même groupe, sortiraient ainsi du dépôt de bilan où ils ont été placés en juin par Lloyds.

RedBird IMI va ainsi apporter aux Barclay un « prêt d’une valeur de 600 millions de livres, adossé au Telegraph et au Spectator » et un autre d’un montant équivalent adossé à « d’autres entreprises et intérêts commerciaux de la famille ». Lloyds étudie actuellement l’accord de financement, d’après une source proche du dossier jointe par l’AFP, et le processus de vente continue par ailleurs. D’après cette source, cela pourrait prendre encore des semaines. Si Lloyds valide l’offre de remboursement de dette de Redbird IMI, ce dernier deviendra alors propriétaire du groupe de médias Telegraph.

Alors que la possibilité que le fonds d’Abou Dhabi mette la main sur l’un des groupes de presse britannique les plus influents inquiète certains députés, le communiqué précise que « RedBird Capital seul prendra le contrôle de la gestion et de la responsabilité opérationnelle du titre sous la direction du directeur général de RedBird IMI Jeff Zucker », l’ex-patron de CNN. « International Media Investments (IMI) sera seulement un investisseur passif », assure le communiqué. RedBird IMI dit vouloir « maintenir l’équipe éditoriale en place pour le Telegraph comme le Spectator et pense que l’indépendance éditoriale de ces titres est essentielle pour leur réputation et crédibilité », promet encore le communiqué, qui note que l’opération doit être examinée par les régulateurs.

Le mois dernier, une source proche du dossier indiquait à l’AFP qu’une litanie d’autres acheteurs potentiels était parallèlement en lice pour reprendre le groupe de médias, dont le groupe de presse allemand Axel Springer, éditeur du tabloïd Bild, le concurrent du Telegraph, DMGT, maison-mère notamment du tabloïd de droite The Daily Mail. Les frères jumeaux Frederick et David Barclay (le père d’Howard et Aidan Barclay, décédé en 2021), avaient acheté les journaux du groupe en 2004 pour 665 millions de livres (763 millions d’euros).

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