Les médias français sont mobilisés pour couvrir les Jeux de Paris 2024, à commencer par les diffuseurs officiels (France TV, Eurosport, Radio France et RMC). Mais les autres entendent bien jouer les outsiders, et ce, sans attendre l’ouverture officielle. Un article également disponible en version audio.
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Entre 3 et 4 milliards de téléspectateurs, parmi lesquels plus de 50 millions de Français et 28 milliards de vidéos visionnées sur les plateformes numériques. Les chiffres d’audience des derniers Jeux à Tokyo ont confirmé le statut des JO comme le plus gros événement médiatique au monde. Et Paris 2024 s’inscrit dans la même veine, attirant forcément les médias.
Les diffuseurs officiels de l’événement sont naturellement en première ligne. Pour la période des Jeux, France Télévisions (détenteur des droits télé en clair pour la France) va réserver l’intégralité du temps d’antenne de France 2 et France 3 aux JO, 24h/24. France 2 se concentrera sur les sports individuels, tandis que France 3 sera plutôt dédiée aux sports d’équipe.
À Eurosport, diffuseur officiel pour la TV payante, le mot d’ordre est exhaustivité. « Nous allons nous appuyer sur notre carré d’or, les 4E : exhaustivité et exclusivité (les téléspectateurs vont être capables de regarder n’importe quel athlète à n’importe quel moment) ; expertise, c’est l’ADN d’Eurosport, et entertainment », car le sport, c’est aussi du loisir, détaille Géraldine Pons, directrice des sports d’Eurosport. L’intégralité des épreuves sera disponible avec un direct vidéo des 329 épreuves. Eurosport 1 sera consacré aux sports historiques et aux athlètes internationaux, tandis qu’Eurosport 2 fera un zoom sur les athlètes et les équipes françaises.
Sur les ondes, Radio France et RMC ont été retenues comme radios officielles. Le groupe public va principalement mobiliser Franceinfo, dont les studios seront délocalisés au Club France, à La Villette, avec une diffusion non-stop de 10 heures à minuit 7j/7.
Les athlètes paralympiques à parité
Les Jeux paralympiques ne seront pas à la traîne, promettent les diffuseurs. Sur France Télévisions, les Jeux paralympiques seront diffusés avec une couverture identique, 24h/24. « Nous sommes fiers de mettre à l’antenne les athlètes paralympiques et leurs performances sportives à parité avec les autres. C’est une initiative inédite pour une télévision généraliste, un grand pas pour la visibilité du handicap », se félicite Laurent-Éric Le Lay, directeur des sports de France TV.
À Radio France, le médiatique nageur handisport Théo Curin présente tous les dimanches, en partenariat avec l’émission Aux Jeux, citoyens sur France 3, les coulisses de son rendez-vous Théo le taxi. RMC, de son côté, diffusera pour la première fois la compétition en intégralité grâce à une radio digitale 100 % Jeux paralympiques.
Le numérique en renfort
Pour cette édition 2024 plus que jamais, le numérique va jouer un rôle fondamental dans la couverture des Jeux. France Télévisions va créer sur sa plateforme France.tv une chaîne digitale dédiée aux nouvelles disciplines, sports urbains et de glisse, qui devraient attirer un public plus jeune. Eurosport, qui avait diffusé une quinzaine de chaînes thématiques éphémères pour les JO de Tokyo, devrait déployer le même dispositif, tandis que chez RMC, une chaîne digitale multicanaux couvrira un sport par canal.
Mais pas question d’attendre le 26 juillet 2024, les médias ont déjà ouvert leurs antennes aux JO. Ainsi, France 3 diffuse depuis la rentrée Aux Jeux, citoyens, une émission quotidienne à 20 h 40 animée par Carole Gaessler. « Nous racontons aussi le parcours des athlètes », souligne Laurent-Éric Le Lay, citant les émissions Destination Paris 2024, diffusée sur France 5 depuis deux ans, le programme court Une histoire, un drapeau ou encore le podcast Paris 2024 Jeux de mots. Des documentaires sont aussi en préparation.
Au plus près des territoires
Sur ce terrain, les diffuseurs officiels n’ont plus l’exclusivité. BFMTV entend couvrir les Jeux au plus près des territoires. La chaîne a donc lancé à la rentrée l’émission hebdomadaire J’aime mes Jeux, déclinée sur ses antennes locales. Pas question non plus pour L’Équipe de rater un tel événement se jouant à domicile. Pendant les Jeux, le quotidien va consacrer chaque jour 40 pages aux Jeux avec deux unes et un cahier central, et publiera quatre guides, dont un en anglais. L’Équipe magazine publiera aussi des numéros spéciaux (cérémonie d’ouverture, athlètes féminines…).
Le Parisien s’est aussi positionné 1 000 jours avant le coup d’envoi des JO. « C’est une évidence : nous devons être au rendez-vous d’un événement historique pour nos lecteurs qui auront la chance de vivre les Jeux à domicile », explique Pierre Chausse, directeur délégué des rédactions. Depuis octobre, la couverture est montée en puissance avec quatre pages dans l’édition dominicale, en plus d’un supplément bimestriel dédié. Les podcasts ainsi que la vidéo vont aussi jouer un rôle significatif dans la couverture des JO.
Du côté du groupe Le Monde, les rôles sont répartis entre le quotidien, qui traite plutôt les enjeux sociétaux ou économiques, L’Obs, qui suit des athlètes, Courrier International, qui explore les métamorphoses de Paris, et Télérama, le volet culturel des Jeux. La PQR, elle, s’est regroupée pour proposer une couverture commune des JO. Une jolie compétition en perspective.
Les régies, aussi en piste
Les régies publicitaires se sont mobilisées bien en amont. Après avoir commercialisé ses packs Or, Argent et Bronze, réservés prioritairement aux partenaires mondiaux ou premium, France Télévisions Publicité a lancé des offres Puissance (sélection d’écrans), Emergence (formats longs) et Performance (écrans contextualisés autour des athlètes français). De nouvelles offres destinées notamment aux marques non partenaires seront proposées à partir de décembre. « Les annonceurs sont impatients de s’associer à cet événement du siècle en raison de son contexte porteur d’énergie, d’émotions intenses et des fortes audiences attendues, notamment auprès des jeunes générations », se félicite Nathalie Dinis, directrice générale adjointe commerce de la régie. De son côté, Reworld Media (Sport365.fr, Football.fr...) « booste ses offres spéciales JO en offrant 20,24 % de média supplémentaire », indique le groupe dans un communiqué, avec « de nombreux dispositifs et contenus originaux ».
