Le salon international de la photographie, Paris Photo, s’ouvre avec une nouvelle dimension numérique. Des artistes explorent les applications et les algorithmes d’intelligence artificielle pour créer des œuvres d’art, repoussant les frontières de l’image. Le salon met en avant une diversité d’artistes, de techniques et d’approches, de l’art classique à l’innovation technologique.
Le salon international de la photographie, Paris Photo, ouvre ses portes ce 8 novembre à Paris pour les professionnels avec un tout nouveau secteur dédié au numérique et à l’intelligence artificielle (IA), repoussant toujours plus les frontières de l’image. À l’instar de la galerie berlinoise Office Impart, qui expose l’artiste Damjanski, vivant à New York qui a choisi « d’explorer le concept des applications en tant qu’œuvres d’art », explique à l’AFP Johanna Neuschäffer, l’une des responsables de la galerie, en révélant des « œuvres » réalisées à partir de photos de smartphone de tout un chacun avec un algorithme d’IA.
« Grâce à cette technique collaborative, chaque photo d’objet, de personne ou de scène de vie est + traduite +, grâce à une application, en œuvre d’art géométrique aux couleurs vives et acidulées sous forme de NFT (objet d’art numérique certifié unique, ndlr) ou d’œuvre physique en plexiglas », ajoute-t-elle. Dans le stand d’en face, une autre galerie allemande, Nagel Draxler, expose des photos de lieux fictifs créés à partir d’images « digérées » elles aussi par des logiciels d’IA : panneau de basket dans une cour ou photos de quartiers urbains ressemblant à New York ou Paris, ne sont en réalité « que des lieux inventés de toutes pièces par les algorithmes à partir d’une banque d’images », explique à l’AFP l’une de ses représentantes.
156 galeries
« Beaucoup d’artistes, jeunes ou moins jeunes, s’intéressent à l’image sur internet et à ses évolutions. Ils travaillent avec des procédés algorithmiques d’IA mais ce n’est qu’une technique avec laquelle ils inventent un nouveau langage artistique », dit à l’AFP Nina Roehrs, qui dirige le nouveau secteur numérique sur le salon. Parmi elles, les « photogrammes » du Péruvien Roberto Huarcaya, réalisées sans appareil photo en plaçant des objets ou des gens sur une surface photosensible qu’il expose directement à la lumière.
Autres pépites : les « distorsions » d’André Kertèsz (mort en 1985), photos de femmes nues en noir et blanc retravaillées à la manière du cubisme ou les falaises de Bâmiyân en Afghanistan où furent détruits les bouddhas géants en 2001 par les talibans, retravaillées par le plasticien Pascal Convert, grâce à des milliers de relevés photographiques et scans 3D, en une œuvre photographique monumentale.
Au total, 156 galeries venant de 24 pays sont présentes à Paris Photo avec des œuvres des tout débuts de la photographie au XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, selon Florence Bourgeois, directrice du salon. Le parcours « Elles X », dédié aux femmes photographes, fête ses cinq ans avec la publication d’un ouvrage, « Elles » (Textuel), et « 36 % d’entre elles exposées contre 20 % il y a cinq ans », selon cette responsable.