COMMUNICATION EXTÉRIEURE

Après avoir bouclé son rachat, le fonds Equinox Industries va lancer un plan de transformation de la société pour lui faire renouer avec les bénéfices.

Après l’Italie, l’Espagne ou la Suisse, Clear Channel s’est désengagé de la France en cédant sa filiale à Equinox Industries, un fonds qui se veut agile et réactif (lire encadré). Cela entraînera, début 2024, un changement de nom, selon nos informations. « La société a démarré le 1er novembre avec une trésorerie excédentaire de 42 millions d’euros à laquelle s’ajoute une ligne de financement de 60 millions d’euros que nous avons financée pour sa transformation et son développement », souligne Didier Quillot, le nouveau président du conseil de surveillance de l’entreprise qui confirme Boutaïna Araki à la tête d’un directoire.

Directeur général de la Ligue de football professionnelle jusqu’en 2020, l’ancien patron de Lagardère Active revient dans les médias avec un rôle de « sparring partner » comme il le dit lui-même, tout en étant associé capitalistiquement à l’opération de façon minoritaire. La première étape va consister en un audit stratégique et financier de McKinsey de deux à trois mois pour préciser « les contours de notre plan de transformation », selon Didier Quillot, qui ne cache pas que le premier objectif est « d’améliorer la rentabilité de Clear Channel France », et ce, dès 2024. En l’occurrence, il s’agit de renouer avec les bénéfices, le groupe envisageant un résultat légèrement négatif en 2023, entre 0 et -5 millions d’euros.

Des « leviers de transformation de valeur » vont ainsi être identifiés. Organisation, coûts, patrimoine, tout sera passé au peigne fin pour aboutir à une digitalisation plus forte de la société. Présente avec 90 000 faces sur les villes, les campagnes, les transports et les malls (Unibail, Klépierre), Clear Channel doit se renforcer en DOOH qui pèse moins de 20 % d’un CA de 245 millions d’euros en 2022, selon ses repreneurs. Objectif : « augmenter l’expérience de chaque contact entre l’affiche imprimée et le format des plateformes sociales, du type TikTok ou Instagram », reprend Didier Quillot.

Complément du digital, le média est compatible TV et radio en accompagnant les déplacements et le drive-to-store. Il peut aussi permettre de faire levier avec une offre de retail media via les centres commerciaux. « L’affichage + digital atteint l’audience de la télé, surtout auprès des jeunes, c’est bien moins cher et plus efficace », assure Didier Quillot, qui vante le caractère incontournable du média aux JO de Paris 2024. Quid de la donne sociale dans un groupe qui a connu un plan social portant sur 180 emplois en 2021 ? « Il n’est pas prévu de PSE ni de plan de départs volontaires, précise Didier Quillot, on va travailler sur les process, sur la chaîne de valeur. »

Un fonds 100 % français

Holding basée à Paris, Equinox Industries prends des parts majoritaires en fonds propres à long terme dans des sociétés en transformation. Fondée en 1999 par Charles-Henri Rossignol, elle compte pour autre associé Thibaud Caulier. Spécialisée dans le carve-out, ou détourage de filiales de groupes, le fonds investit entre 5 et 30 millions d’euros dans ces filiales en phase de cession. Il a réalisé une douzaine d’investissements et gère neuf entreprises en portefeuille avec un CA de plus de 400 millions d’euros. Exemple : Savi, une plateforme britannique de coupons digitaux.

Lire aussi :