La directrice de France 24 revient sur les grandes actualités de la semaine.
France 24 et RFI rétablis au Gabon après un coup d’État qualifié de « révolution de palais ».
Nous en sommes très satisfaits. France 24 et RFI avaient été coupés juste avant le résultat de l’élection qui n’avait rien de transparent puisqu’elle s’est déroulée sans observateur internationaux ou africains. Révolution de palais ? Le nouvel homme fort du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, est en effet lié au camp Bongo, au pouvoir depuis plus de 55 ans. Une équipe a été envoyée sur place pour couvrir en français, anglais et arabe sa prestation de serment en tant que président de la transition. La question est maintenant de savoir combien de temps va durer cette transition, s’il y aura de nouvelles élections ou pas. L’opposant, Albert Ondo Ossa, ne peut rester sur un scrutin qui est entachée d’irrégularités.
La position isolée de la France dans l’UE par rapport au Niger.
Comme le reste de l’Union européenne, la France soutient un président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum. Il y a une position très ferme sur le fait de rétablir l’ordre constitutionnel. Là où l’implication de la France est encore plus forte, c’est qu’elle a 1500 militaires sur place, au titre d’un accord de défense avec le Niger. Elle est là à la demande de ce pays qui a encore, pour l’instant, un président démocratiquement élu. Même si elle est parfois contestée, il faut faire la part de la manipulation des opinions. Les populations ont besoin de trouver un bouc-émissaire. Mais on est aussi est en pleine guerre informationnelle, orchestrée par des puissances comme la Russie, avec la captation des richesses, les exactions et la corruption qui lui sont liés.
Emmanuel Macron qui choisit Hugo Décrypte pour parler aux jeunes.
Je comprends que le président se tourne vers ce type de médias. Hugo Décrypte est un outil formidable avec ses cartes, ses chiffres, sa pédagogie. Nous avons nous-mêmes 5 millions d’abonnés sur YouTube pour toucher un très large public de 25-34 ans.
La rentrée scolaire française sous le signe de l’abaya après son interdiction par Gabriel Attal.
Nous tâchons d’expliquer à nos téléspectateurs la loi de 1905 sur la laïcité, mot qui n’a pas de traduction dans les autres langues. Cette loi suscite parfois des incompréhensions au niveau international. C’est pourquoi nous travaillons au quotidien pour expliquer que le religieux ne rentre pas à l’école en revenant sur l’histoire, en faisant des comparatifs avec les autres pays.
Le DSA entré en vigueur en Europe pour réguler la désinformation et les contenus haineux sur les plateformes.
C’est une bonne nouvelle pour les citoyens européens. Cette régulation est une garantie de protection pour les utilisateurs des réseaux sociaux par rapport aux infox. Elle contribue aussi à sécuriser les contenus contre le cyberharcèlement, alors que la haine en ligne s’exprime de manière presque quotidienne contre nos journalistes. À France 24, une dizaine de journalistes vérifient des vidéos détournées ou des fausses infos. Nous avons également 5000 observateurs qui constituent une formidable source d’informations pour avoir des images vérifiées. Avec l’IA, c’est d’autant plus important que les sons peuvent être trafiqués et les voix détournées.
Le Festival du film américain de Deauville sans acteurs américains pour cause de grève.
Nous avons un partenariat depuis de longues années. Je comprends très bien l’inquiétude des acteurs et des scénaristes alors qu’avec l’IA, le doublage des films, les décors, les sujets, les scénarios peuvent être montés de toutes pièces. Cela questionne le devenir artistique. Pour un média comme France 24, l’IA peut amener une info plus rapide, de la traduction automatique, mais il faut qu’elle soit encadrée et que cela apporte plus de temps de réflexion et de valeur humaine.