Dix éditeurs et studios font cause commune pour expliquer les avantages de la VOD dans une campagne collective. Une initiative qui vise à clarifier la perception des offres existantes.

Pas eu le temps de voir le dernier Astérix au cinéma ? Un rattrapage est possible, quatre mois après la sortie de l’opus en salles. Rendez-vous pour cela sur une plateforme de VOD, c’est-à-dire de location ou d’achat de vidéos en ligne à la demande, par opposition aux offres sur abonnement ou avec publicité. Tel est le principal message de la campagne lancée en juin par dix éditeurs et studios, dont une majorité de majors américaines (Disney, Paramount, Warner Bros. Discovery…) mais aussi StudioCanal ou TF1, soutenue par les syndicats SEVN (édition vidéo numérique) et SEVAD (éditeurs de vidéo à la demande) et menée en collaboration avec les plateformes concernées en France, dont Apple TV, CanalVOD ou Prime Video. 

Le dispositif vise à renforcer la notoriété de ce mode de consommation de contenus tout en expliquant ce qui le différencie des autres pratiques. « L’objectif est de pousser le digital pour permettre à des consommateurs un peu perdus de se familiariser avec lui », résume Yves Elalouf, président du SEVN, qui regroupe 14 éditeurs représentant l’essentiel du marché. La campagne se poursuivra à raison d’une vague mensuelle jusqu’en octobre, pour mettre en avant les nouveautés de chaque mois, sachant qu’un film peut se retrouver sur plusieurs plateformes. Elle se double de tutoriels sur le fonctionnement de la VOD fournis par les studios et de relais sur Allociné, média partenaire.

Des films récents sans engagement

Outre son côté pédagogique, l’intérêt de cette campagne est qu’elle met autour de la table dix acteurs habituellement concurrents, n’ayant pas l’habitude de parler d’une même voix, si ce n’est à Noël autour d’une opération coffrets cadeaux, ou lors d’une campagne lancée en 2022 et que prolonge celle-ci. Il faut dire que le secteur a une « zone à défendre » dans le marché concurrentiel du streaming, où des acteurs arrivent périodiquement avec de gros moyens et de nouvelles propositions, à l’image de Netflix et son abonnement avec publicité lancé en France fin 2022, et où il n’est pas toujours facile pour le consommateur de se repérer à travers les différentes typologies d’offres. « À la différence d’autres acteurs, nous proposons des films récents et n’engageons pas à un abonnement », martèlent les défenseurs de la VOD. Au-delà, l’un des principaux enjeux communs porte sur la chronologie des médias. Alors que les discussions ne sont jamais vraiment achevées entre les acteurs concernés, le SEVN, notamment, milite pour passer à trois mois post-sortie en salles le délai de mise à disposition des films en vidéo à la demande à l’achat.

Pour cette campagne, chacun des dix éditeurs a mis au pot. Des agences ont accompagné le mouvement, dont des agences médias et Cartel côté RP. Les résultats de la première vague seront scrutés – même s’il ne sera pas possible d’agréger les ventes issues des différents canaux, TV, smartphones, etc. Les autres studios participants sont Pathé Films, Universal, Sony, Metropolitan Films et MGM, racheté par Amazon en 2022.

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