Alors que la suppression des journaux nationaux de France 3 approchent, les syndicats de France Télévisions appellent à une grève de trois jours pour protester contre cette réforme contestée.
Deux mois avant la suppression des journaux nationaux de France 3, les syndicats de France Télévisions appellent à une grève de trois jours à partir de mardi 4 juillet pour protester contre cette réforme contestée dès l'origine. Baptisée Tempo, cette réforme est censée entrer en vigueur le 4 septembre. Elle prévoit la suppression du 12/13 et du 19/20, les journaux nationaux d'information de France 3, et leur remplacement par 24 éditions régionales. Ces éditions incluront des sujets sur l'actualité nationale voire internationale.
Parallèlement à la grève, cette réforme est attaquée devant le tribunal judiciaire de Paris : des CSE (comité social et économique) de France Télévisions ont saisi la justice pour contester la façon dont la direction du groupe public a mené la procédure d'information-consultation sur le projet. La décision doit être rendue mardi, au premier jour de la grève. « En cas de victoire, (la réforme) sera reportée de plusieurs mois. Mais cela ne nous suffira pas », ont indiqué les syndicats dans leur appel à la grève. « Tempo est un projet de régionalisation low cost », ont-ils tonné, en reprenant une formule qu'ils martèlent depuis l'annonce du projet en juillet 2022.
Actualité chargée, antennes chamboulées ?
Le préavis de grève porte sur les journées de mardi, mercredi et jeudi, et est signé par sept syndicats (CGT, CFDT, FO, SNJ, CGC, Sud et Unsa). Il risque de chambouler les antennes du groupe public, à commencer par France 2 et France 3, alors que l'actualité est chargée avec les émeutes et que le Tour de France, retransmis par le service public, a démarré samedi 1er juillet. « On espère que la grève sera suivie », a déclaré à l'AFP Serge Cimino, délégué syndical SNJ (Syndicat national des journalistes). « Nous considérons qu'il y a des projets cachés derrière le projet », a-t-il ajouté.
Les syndicats s'inquiètent notamment de l'hypothèse d'une fusion de France 3 et des radios régionales France Bleu dans les années à venir. Les entreprises de l'audiovisuel public, dont France Télévisions, négocient actuellement avec l'Etat leurs contrats d'objectifs et de moyens (COM) pour 2024-28. En présentant la réforme en juillet 2022, Delphine Ernotte, PDG de France Télévisions, avait indiqué qu'il s'agissait de renforcer « l'ancrage » local des journaux de France 3, pour répondre aux attentes des téléspectateurs. Ce projet « n'obéit pas à une logique d'économies », avait-elle assuré.