Après la sortie de Twitter du code de bonnes pratiques de l'Union Européenne contre la désinformation en ligne, le ministre français délégué au numérique, Jean-Noël Barrot, dit que le réseau social pourrait être banni en cas d'infraction aux règles européennes.
Twitter « sera banni » de l'Union Européenne en cas de non-respect de ses règles, a déclaré le 29 mai le ministre français délégué au numérique Jean-Noël Barrot, qui s'est parallèlement inquiété d'une future régulation européenne « excessive » en matière d'intelligence artificielle. « Twitter, s'il ne se conforme pas à nos règles, sera banni, en cas de récidive, de l'Union européenne », a martelé sur franceinfo Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications.
Cette déclaration survient après la sortie officielle de Twitter du code de bonnes pratiques de l'Union Européenne contre la désinformation en ligne, annoncée le 27 mai par le commissaire européen à l'Industrie Thierry Breton. Ce dernier avait rappelé dans un message sur Twitter que le réseau social, dirigé par le milliardaire américain Elon Musk, demeurait assujetti légalement au respect des règles européennes.
« Twitter joue un rôle important dans le débat public, mais nous ne pouvons pas prendre le risque qu'un réseau social tel que Twitter se laisse prendre en otage par les partisans de la désinformation et que, par conséquent, notre débat public, notre démocratie soit affectés », a insisté Jean-Noël Barrot. « C'est la raison pour laquelle nous avons établi des règles claires et il faudra que Twitter s'y conforme », a-t-il ajouté.
Interrogé sur la future réglementation européenne en matière d'intelligence artificielle générative (l'« IA Act ») actuellement en discussion, le ministre français, tout en reconnaissant la nécessité de « donner un cadre » au développement de l'IA, a taclé le positionnement du Parlement européen qui risque de « faire sortir l'Union européenne de l'Histoire technologique ». « A ce stade, la position du Parlement européen est excessive car elle impose des obligations d'audits, des obligations de transparence qui sont excessives pour ce type de modèles », à l'image de ChatGPT, a-t-il estimé.
Ces modèles d'IA « font l'objet d'une course effrénée dans laquelle nous ne devons pas nous laisser distancer, sans quoi nous nous enfermerions dans des décennies d'assujettissement et de dépendance technologique », a-t-il poursuivi, appellant à « investir » dans le domaine. « Il est impératif de disposer dans les mois qui viennent de modèles tels que ceux qu'ont développé ces géants américains », a-t-il conclu, rappelant que Google avait pour l'heure renoncé à déployer son IA Bard dans l'UE, face aux contraintes réglementaires.