L'ancien rédacteur en chef du service politique du JDD, qui vient de rejoindre La Tribune, revient sur les grandes actualités de la semaine.
Le dispositif médiatique autour du couronnement de Charles III.
Le couronnement de sa mère Elizabeth II fut longtemps la référence en matière d’événements médiatiques. Celui de Charles III, soixante-dix ans plus tard, ne restera sûrement pas dans les mémoires. Il pourrait même figurer parmi les cérémonies royales comme la plus fade, la plus banale (à part la sortie du carrosse sur un air de David Bowie) voire la plus grotesque (la scène du balcon avec un Charles et une Camilla les bras ballants et les mines atterrées). À vouloir reproduire le même sacre que celui de la Reine, Charles a offert une pâle et ennuyeuse copie. Même les commentaires des meilleurs spécialistes des TV françaises ont semblé surjouer l’événement pour essayer de garder les téléspectateurs toujours friands des Royals. Chacun a joué sa carte, de TF1, qui a multiplié les images inside, à France 2, dans un registre classique avec l’insubmersible Stéphane Bern, jusqu’à BFM TV, qui a alterné les plateaux à Paris et à Londres.
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Gérald Darmanin mis en cause en Italie pour ses propos sur la gestion de l’immigration par Giorgia Meloni.
Le coup de froid entre Paris et Rome devrait être temporaire. Depuis sa sortie de route – contrôlée ou incontrôlée, dans les Grandes Gueules de RMC –, Gérald Darmanin a provoqué un incident diplomatique de forte ampleur de l’autre côté des Alpes. Ce n’est ni la première ni la dernière crise, compte tenu de la crispation autour des questions migratoires et tandis qu’au pouvoir, l’extrême-droite italienne a fait de ce sujet le marqueur de sa politique. À Paris, Élisabeth Borne s’est efforcée d’apaiser les tensions plutôt que de soutenir mordicus le premier flic de France. En réalité, on a eu droit à un numéro de « good cop, bad cop » : à Borne la carte de la diplomatie en calmant le jeu avec l’Italie, à Darmanin le rôle de celui qui ne ménage pas une Première ministre d’extrême-droite au moment où Marine Le Pen fait la course en tête dans les sondages en France.
La Maison-Blanche qui reçoit les grands patrons de l’intelligence artificielle autour notamment de la question de la régulation.
Vu de France et peut-être même des États-Unis, on avait fini par oublier la vice-présidente Kamala Harris. Le 4 mai, la numéro deux de la Maison-Blanche a fait un retour marquant sur un sujet majeur : l’intelligence artificielle (IA). Bien joué pour une femme politique dont on imaginait qu’elle jouerait un plus grand rôle durant le mandat de Joe Biden. À cette réunion, on notera quand même l’absence de Mark Zuckerberg, PDG de Meta… Qu’en est-il sorti ? Au moins le fait de reconnaître la nécessité de travailler davantage sur l’élaboration et la mise en place de garanties et de protections appropriées pour l’IA. La prise de conscience du gouvernement américain à la veille de la présidentielle est capitale et annonce la mise en place d’une politique gouvernementale sur l’utilisation – voire une régulation ? – de l’IA. Enfin !
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La Russie qui passe de la 155e à la 164e place dans le classement mondial de la liberté de la presse 2023 de RSF (Reporters sans frontières).
Ce recul de la Russie est tout sauf une surprise. Les crimes de guerre commis en Ukraine (qui se classe à la 79e place) contribuent à ce que le régime de Poutine affiche l’un des plus mauvais scores de l’indicateur sécuritaire du classement. La chape de plomb s’est abattue sur les derniers médias indépendants russes et la propagande du Kremlin, mise en place en un temps record avec un nouvel arsenal médiatique, bat plus que jamais son plein. La Russie devance quelques autres régimes peu recommandables : la Turquie (165e), la Chine (179e) et la Corée du Nord (180e et dernier).
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