[Edito] Chaque jour, le racisme se banalise un peu plus. Les propos de l’humoriste Arnaud Demanche sur RMC à propos de la perte d'étoiles au guide Michelin n'en sont qu'un des multiples exemples récents. Jusqu'où cela ira-t-il ?
Paris, le 4 mars 2023. SOS Racisme filme une session de « testing ». Deux groupes de jeunes tentent d’entrer en boîte de nuit. Un groupe de personnes noires, et un groupe de personnes blanches. Le premier, dans 20 % des cas, sera accepté – quand il est accepté - moyennant a minima une bouteille (180 euros) voire une table (1000 euros). Le deuxième groupe, lui, entre comme si de rien n’était. Discrimination sournoise.
Paris, le 6 mars 2023, après-midi. Un jeune adolescent veut jouer au basket-ball en plein après-midi avec d’autres jeunes, en plein cœur du 4e arrondissement. Les autres enfants le refusent et le rejettent car « les Arabes ne savent pas jouer au basket », lui disent-ils. Il reste seul. Situation personnelle racontée par un proche.
Boulogne-Billancourt, le 6 mars 2023. Sur les ondes de RMC, l’humoriste Arnaud Demanche, dans l’émission Apolline Matin, « s’amuse » de la perte des étoiles de chefs cuisiniers au guide Michelin, rapprochant cela de la « perte » de l’étoile jaune nazie par les Juifs à la fin de la guerre.
Chaque jour un petit acte, une phrase, une blague. Est-ce qu’il augmente ou est-ce nous qui ouvrons les yeux différemment sur sa présence ? Le racisme ne se « banalise » pas, le racisme se « démocratise », pour reprendre l’élément de langage propre au marketing. Il sort sans aucune gêne, sans aucune honte. Pour faire partie intégrante de la vie de la Cité. Jusqu’à quand ? Jusqu’où ?