Télévision

Le covid avait porté la télévision. 2022 a confirmé certaines tendances et en a créé d’autres, que l’étude de l’année TV de Médiamétrie pour l’année passée met en perspective.

A toute chose malheur est bon. En 2020 et 2021, les confinements successifs avaient fait grimper les audiences de la TV. Si en 2022, la situation s’est quelque peu normalisée, Médiamétrie, dans son étude sur l’année TV 2022, présentée le 19 janvier, a constaté la pérennité de certaines habitudes. « Les CSP+ conservent l’habitude de regarder la TV pendant la journée », relève Isabelle Maurice, directrice études, veille et prospective de l'institut.

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Ainsi, ils sont 36 % de plus qu’en 2019 à être en contact chaque jour avec la télévision en journée. Un nouvel usage, qu’explique le télétravail, qui profite surtout aux chaînes info, en particulier plébiscitées durant les temps de pause, entre midi et 14 heures et de 18 à 20 heures. Ces publics sont friands d’information, ce qui se traduit sur les audiences des JT, qui font +10 ou 11 % selon les chaînes, et de sport, avec par exemple une audience doublée pour Roland-Garros sur cette cible.

8,9 millions d'adeptes de la SVOD

En parallèle, l’essor des usages complémentaires du téléviseur perdure. En 2022, les programmes TV représentent toujours 80 % du temps passé devant le petit écran mais les autres usages demeurent vivaces, notamment le jeu vidéo, ou la SVOD. Près d’un foyer sur deux est abonné à un tel service et les utilisateurs quotidiens de SVOD sont désormais 8,9 millions en France, soit une forte hausse de + 48 % entre 2019 et 2022. De façon globale, la durée d’écoute vidéo quotidienne, tous contenus confondus, a augmenté de 5 % en trois ans. « 2022 a marqué une accélération de la vidéo avec une démultiplication des offres et des acteurs », constate Laurence Deléchapt, directrice télévision et cross média de Médiamétrie. Et « les frontières s’amenuisent » entre les acteurs : les télévisions s’inspirent des plateformes, par exemple en passant au replay payant, et inversement, comme en témoigne le nouvel intérêt des plateformes pour le live sportif.

Côté audiences, si 2020 et 2021 avaient leurs records et pour cause, 2022, compte tenu de l’actualité, en affiche aussi. 54,6 millions de personnes ont regardé la finale France-Argentine lors du Mondial au Qatar. Autres moments très suivis : l’annonce de la guerre en Ukraine par Vladimir Poutine, la réélection d’Emmanuel Macron, les funérailles d’Elizabeth II (avec un pic à 9,5 millions de téléspectateurs et 72 % de part d’audience).

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Sonder les audiences de Netflix

Médiamétrie s’attèle à faire évoluer sa mesure d’audience en intégrant les audiences des plateformes de streaming. « Nous souhaitons savoir le temps passé sur ces plateformes ainsi que les contenus regardés. Cela passera par deux solutions différentes, que nous sommes en train de cadrer », détaille Laurence Deléchapt. La mesure portera aussi bien sur les contenus éditoriaux (sur ce point, Médiamétrie n’est pas obligé de s’appuyer sur le concours des acteurs concernés) que publicitaires (il faudra, sur ce volet, leur contribution). Par ailleurs, les plateformes les plus confidentielles ne seront peut-être pas prises en compte, « pour des raisons statistiques ». Des discussions sont en cours. Les premières évolutions concrètes sont annoncées pour 2024. Autre chantier : Médiamétrie travaille à la prise en compte, dès janvier prochain, de la consommation TV via les écrans digitaux situé à domicile.

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