Plus de cinq ans après avoir acheté la licence française de Forbes, Dominique Busso, PDG, fondateur et directeur de la publication comme de la rédaction, continue d’installer le titre dans l’Hexagone.
Des anglicismes nourrissent son vocabulaire, mais on lui doit l’édition française du prestigieux magazine économique américain, Forbes. « J’essaie de défendre, d’un point de vue éditorial, que Forbes France c’est l’ADN de Forbes mais c’est aussi la France. Ce n’est pas le magazine des bobos du 16e arrondissement de Paris. C’est un magazine sur l’entrepreneuriat qui raconte des “success stories” », appuie Dominique Busso. Pour le fondateur, PDG et directeur de la publication et de la rédaction de l’édition française de Forbes, diriger c’est avant tout incarner. « Je publie souvent sur mes réseaux des photos avec les interviewés. Je suis le premier ambassadeur de Forbes France », se définit-il. Son style vestimentaire, à la fois chic et décontracté ne lui fera pas dire le contraire, « travailler dans le milieu des médias n’est pas simple. Il ne faut avoir peur de rien. »
« Une vision disruptive »
Originaire de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), Dominique Busso a baigné dans le milieu des médias. Après des études à Paris-Dauphine, il devient directeur de la publicité et du marketing du groupe de presse informatique IDG, avant d’être nommé « managing director » de VNUNet puis d’Emap Wanadoo, et de fonder, en 2007, NetMediaEurope. En mai 2016, il convainc le groupe Forbes (28 éditions étrangères sous licence) de lancer l’édition française. Il investit entre 1 et 2 millions d’euros sous forme de prêt bancaire principalement, pour lancer le site web, puis le trimestriel l’année suivante. Le titre, qui cible entrepreneurs, professions libérales et directeurs de département, est diffusé à 100 000 exemplaires (50 000 en kiosques et 50 000 en diffusion qualifiée). Le site enregistre 2 millions de visiteurs uniques par mois. Aucun pourcentage de reprise du contenu américain est imposé, mais un cahier des charges doit être respecté, comme la participation de contributeurs. « Une vision disruptive », selon lui, porté par « un groupe indépendant éditorialement. »
Pour se tailler une place, il dit devoir « être présent là où Forbes n’est pas attendu. » En témoignent les couvertures avec Caroline Receveur, Aya Nakamura, Rudy Gobert ou encore Kylian Mbappé. « Quatre numéros sortent par an, il ne faut pas se planter. Je prends le risque a minima de mettre en couverture un professionnel pas connu du grand public. » Le papier représente près de 50 % des revenus.
En plus de reprendre le classement des milliardaires mondiaux et d’adapter à la France celui des entrepreneurs innovants de moins de 30 ans, il peaufine son produit éditorial en y consacrant un numéro spécial et un classement annuels à l’entrepreneuriat féminin. Il développe l’événementiel pour « continuer d’installer la marque. » Un travail d’équilibriste entre le support, la monétisation et le format des événements. « Quand on met le pied dans le milieu des médias, on ne veut plus sortir », sourit-il.
Parcours
1967. Naissance à Lagny-sur-Marne.
1990. Obtention d’une maîtrise de gestion à Paris-Dauphine.
2000. Directeur d’Emap Wanadoo.
2007. Fondateur de NetMediaEurope.
2016. Création 360BusinessMedia (société éditrice de Forbes France).
2016. Obtention du contrat de licence pour Forbes France et lancement du site web.
2017. Premier numéro du magazine trimestriel Forbes France.