[Billet] Exposition sur cette riche décennie au Musée des Arts Décoratifs, relance de la campagne mythique «Demain, j’enlève le haut»... Les années 80 sont de retour, et tant pis pour ceux qui adorent détester les eighties.
La nuque est longue, le jean, forcément à pinces, et le déhanché, à la fois minimaliste et étudié, comme on dansait dans ces années-là. Gérard Blanc a manifestement ce qu’on n’appelait pas encore le « seum », dans le tube Une autre histoire. Ce synthé-lamento de 1986 porte la bande originale de L’Innocent, dernier film de Louis Garrel, aux côtés des trilles électroacoustiques du Nuit Magique de Catherine Lara et du séminal Pour le plaisir, d’Herbert Léonard - dont la musique, - fun fact ! -, est signée Julien Lepers.
Fans des années 80 ? Depuis le 13 octobre, c’est l’explosion mémorielle au Musée des Arts Décoratifs : Étienne Daho, Pierre et Gilles, Thierry Mugler, Jean-Paul Goude, Étienne Robial, font revivre cette décennie de fun et d’extravagances, qu’elles soient capillaires, vestimentaires, musicales, graphiques, festives… Et publicitaires : l’afficheur Exterion, qui retrouve son nom d’origine, Giraudy, va relancer la mythique campagne de 1981 pour Avenir, “Demain, j’enlève le haut”, en refaisant appel à son modèle, Myriam Szabo, 41 ans après.
Ah, qu’elles paraissaient douces et insouciantes, les années 80. Chez certains, il est pourtant de bon ton d’afficher sa détestation des eighties : années fric, années sida, années Thatcher… et surtout, atroce vulgarité. Mais que dira-t-on, dans 40 ans, de nos années 2020 marquées, quotidiennement, du sceau du mauvais goût à tous les étages, qu’ils soient médiatiques et politiques ? Comme dirait le poète, « Ça c’est une autre, une autre histoire »…