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L'ensemble des 45 éditions du magazine Elle à travers le monde vont bannir la fourrure de leurs pages et plateformes numériques d'ici début 2023, que ce soit dans les pages éditoriales ou dans ses espaces publicitaires.

Finis les manteaux de fourrure et autres produits en fourrure animale mis en avant dans les pages mode du magazine Elle. Celui-ci vient en effet d'annoncer que pour «promouvoir une industrie de la mode plus humaine», la fourrure animale allait disparaître de toutes ses éditions et plateformes numérique. C'est la première grande publication du secteur de la presse mode à annoncer une telle mesure dans le monde, interdisant la fourrure non seulement dans son contenu éditorial mais aussi dans ses espaces publicitaires.

«La présence de fourrure dans nos pages et sur nos supports numériques n'est plus en phase avec nos valeurs, ni avec celles de nos lecteurs», a déclaré Valeria Bessolo Llopiz, vice-présidente et directrice internationale de la publication, propriété du groupe français Lagardère. «Il est temps que Elle se prononce (...) en rejetant la cruauté envers les animaux» pour «promouvoir une industrie de la mode plus humaine», a-t-elle annoncé lors d'une conférence organisée par le site d'information spécialisé The Business of Fashion, à Chipping Norton, dans le centre de l'Angleterre.

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Du Mexique à l'Australie, en passant par le Japon ou les États-Unis, les 45 éditions de cette publication, qui revendique 33 millions de lecteurs et cent millions de visiteurs par mois sur ses 55 plateformes numériques, se sont engagées à exclure la fourrure. Treize d'entre elles appliquent déjà cette mesure, 20 la mettront en place le 1er janvier et le reste début 2023.

Saluant cette décision, PJ Smith, responsable de la mode de la branche américaine de l'ONG Human Society International, a déclaré qu'il espérait que «d'autres magazines de mode suivent son exemple». «Cette annonce va déclencher un changement positif dans l'ensemble de l'industrie de la mode et peut potentiellement sauver d'innombrables animaux d'une vie de souffrance et d'une mort cruelle», a déclaré PJ Smith à Chipping Norton.

«La promotion de la fourrure appartient aux vieux numéros de magazines de mode d'antan», a déclaré à l'AFP la directrice de PETA UK, Elisa Allen. Cette organisation de défense des animaux «félicite les principales publications actuelles - dont British Vogue, InStyle USA, Cosmopolitan UK et le tout nouveau Vogue Scandinavia - pour avoir exclu la fourrure de leur contenu éditorial, et nous n'avons aucun doute qu'elles élargiront cette mesure à la publicité», a-t-elle ajouté.

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Ces dernières années, sous la pression des défenseurs des animaux, le monde de la mode a progressivement tourné le dos à la fourrure. Mais tandis que celle-ci est bannie des podiums de défilés à Amsterdam, Oslo, Melbourne ou Helsinki - qui a également exclu le cuir - les plus prestigieuses Fashion Weeks organisées à Paris, Milan et New York laissent le choix à chaque marque.

Les marques sont cependant de plus en plus nombreuses à y renoncer. Parmi elles, les Italiens Gucci, Versace et Prada, les Britanniques Burberry, Vivienne Westwood et Alexander McQueen, les Américains Donna Karan, DKNY et Michael Kors et les Français Jean-Paul Gaultier et Balenciaga.

Des engagements en concordance avec l'opinion publique : en 2020, un sondage YouGov indiquait que 93% des Britanniques refusent de porter de la fourrure et un autre de Research Co montrait que 71% des Américains sont opposés à l'abattage d'animaux pour leur fourrure. En France, neuf personnes sur dix sont opposées au commerce de la fourrure, selon un sondage Ifop pour la Fondation 30 millions d'amis. En juin, Israël est devenu le premier pays au monde à interdire sa vente pour la mode.

De son côté, l'industrie de la fourrure dénonce la substitution de ce produit naturel par des peaux synthétiques faites de matières plastiques nocives pour l'environnement. En novembre, la Fourrure française a écrit une lettre ouverte au magazine Vogue France jugeant «absurde» de «désigner des vêtements en matière plastique comme eco-friendly parce que réalisés à partir de matières soigneusement sélectionnées de fourrure acrylique et modacrylique». La filière française de la fourrure estime que les décisions des créateurs et des consommateurs sont dues à un «climat de terreur» provoqué par «la violence et le harcèlement» des militants défendant la cause animale.

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