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Le newsmagazine L'Express, qui avait sorti sa nouvelle formule début 2020 sur le modèle The Economist, ne parvient pas encore à sortir du rouge. Il élargit ses leviers de revenus.

Repris en 2019 par Alain Weill à 51 %, L’Express devrait perdre encore « 3 à 5 millions d’euros » cette année, selon son propriétaire, soit un résultat proche de 2020 (-6 millions d’euros) où le titre avait réduit ses pertes de moitié malgré la crise. Au quatrième trimestre, l’hebdo avait pourtant réussi à sortir des comptes en positif. Mais les choix tranchés du journal en faveur de la transformation numérique, de la transition écologique et de la santé ou des sciences ont fait fuir des abonnés anciens qui appréciaient L’Express par exemple pour ses pages culture ou politique.

« Refaire un journal influent »

Au cœur de sa campagne, le positionnement libéral assumé du journal, sur le modèle de The Economist, rompt un peu avec une tradition plus au centre. L’Express, qui fêtera ses 70 ans en 2023 et espère retrouver alors le chemin de la croissance, ne peut pas oublier qu’il a été fondé par Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud en soutien à Pierre Mendès France. « Nous voulons refaire un journal influent, important, qui joue un rôle dans le débat démocratique et le développement économique », affirme Alain Weill, qui souhaite un hebdo « resserré sur les leaders d’opinion ».

Avec une diffusion payée en France de 170 673 ex. en 2020/2021 (- 12,15 % sur un an), et une audience ACPM de 1,24 million de lecteurs (-13,2%), le titre s’efforce donc de consolider son modèle en recrutant des abonnés numériques, qui représentent actuellement le quart de ses 102 000 souscriptions. Diane Lemoine, la nouvelle directrice générale adjointe en charge du marketing et du digital, doit mettre toutes les prouesses du SEO et de la data au service d’un doublement du nombre d'abonnés numériques : ils doivent être 200 000 en 2023.

Eric Chol, le patron de la rédaction, dispose de 76 journalistes en CDI. Il se charge de développer des enquêtes en plusieurs épisodes ou de créer des unes pour « défendre le débat d’idées et les valeurs libérales » comme via un face à face Valls/Onfray. Un think tank de la présidentielle sera lancé à la mi-octobre. Sur le plan économique, après des newsletters (« Le Sept » et « Le Dix-huit »), il s’agit de compléter l’hebdo par des podcasts, des webinars, des événements et, au premier trimestre 2022, des masterclass mensuelles, à travers des sessions vidéos inspirantes de personnalités.

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