Ceci n’est pas une blague. Les nouvelles recommandations de la Cnil en matière de recueil du consentement des internautes entrent en application ce jeudi 1er avril et mettent en émoi les médias numériques. Concrètement, le «consentement explicite et éclairé» de l’internaute afin d’être tracké pour obtenir de la publicité ciblée, comme défini dans le RGPD, a été encadré par des recommandations claires de la part de l’autorité du web français. Les consent management platforms, à l’arrivée des internautes sur le site, doivent alors situer le choix entre «accepter» ou «refuser» le recueil de données, par l’éditeur, au même niveau. Seul l’euphémisme «continuer sans accepter» est toléré au lieu de «refuser». Ce changement va plomber le taux de consentement des internautes, et donc les données accessibles à l’écosystème de l’ad tech. Il pourrait passer de 90% à 40%, voire moins pour certains acteurs. Le coût pour mille des publicités pourrait s’en ressentir, et la publicité contextuelle -mieux travaillée, par des approches sémantiques plus fines-, s’en trouver valorisée. Autre solution pour les éditeurs, les cookies walls : bloquer l’accès au site en cas de refus de cookies, et demander une rétribution financière. C’est ce qu’a mis en place Webedia, par exemple, sur ses sites (Allociné, Jeuxvideo.com...) en demandant en cas de refus de tracking de payer 2 euros par mois. Sachant que «Des publicités seront toujours visibles lorsque vous accéderez au site, indique l’éditeur. Cependant, celles-ci ne seront pas basées sur des cookies publicitaires.»