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Fermés, les musées s'organisent. Le vernissage de l'exposition Ex Africa organisée au Quai Branly se fera sur Culturebox (France Télévisions). Une première.

Pour la première fois, le vernissage d'une exposition, Ex Africa au Musée du Quai Branly, sur les artistes contemporains et l'Afrique, se fera sur Culturebox, chaîne éphémère de France Télévisions dédiée au soutien à la culture en berne, a annoncé le musée parisien.

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Alors que tous les musées sont fermés, l'un d'eux viendra le 21 février à la rencontre des téléspectateurs pour cette exposition, dont l'ouverture n'a pu avoir lieu le 9 février : ils pourront découvrir, accompagnés du commissaire Philippe Dagen et de plusieurs artistes, 150 oeuvres, de l'Américain Jean-Michel Basquiat au Congolais Chéri Samba, en passant par la Française Annette Messager.

Conçue par Philippe Dagen, critique d'art au Monde, cette exposition explore la présence de l'art ancien africain précolonial dans l'art actuel et démonte les représentations des oeuvres du continent africain, privées de leur signification originale.

«Qu'est-ce que l'Occident a fait de l'art africain? Un festival de lieux communs, des objets de consommation courante, dans un rapport d'appropriation condescendant et ignorant», analyse pour l'AFP Philippe Dagen. Des oeuvres souvent perçues comme des formes exotiques décoratives.

Les téléspectateurs pourront voir notamment une vingtaine de statues/fétiches imitant superbement l'art africain mais renvoyant, dans leurs détails, aux produits et à l'imagerie du géant mondial du fast-food McDonald's, la «Chapman Family connection», réalisée par les frères Chapman.

Installations artistiques

Une autre partie de l'exposition évoque la réappropriation par les artistes contemporains des masques, etc, pour livrer un message très incarné et vivant. Des oeuvres moquant le rapport à l'ex-puissance coloniale du Congolais Chéri Samba, ponctuent ironiquement le parcours. Trônant dans l'exposition, le «trône d'un monde sans révolte» du Mozambicain Gonçalo Mabunda est fait de pièces d'armes de guerre.

Plusieurs vastes installations ont été réalisées pour l'exposition. La plus marquante est «No Return» du Béninois Romuald Hazoumé: un serpent à écailles formé de 5 000 tongs en plastique récupérées sur les plages. Une allusion aux naufrages de migrants. Le musée avait réalisé en juillet dernier une première exposition, «A toi appartient le regard» consacrée à la photographie du Sud, principalement africaine.

Il «entend ouvrir plus largement ses espaces aux artistes contemporains, africains en premier lieu», a annoncé Emmanuel Kasarhérou, son président depuis l'an dernier.

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