Presse
Avec 40 % du marché de la distribution de la presse, France Messagerie, qui a succédé à Presstalis, est devenu le challenger de MLP. L'entreprise part à la reconquête des magazines. Explication de son directeur général, Sandro Martin.

Après la liquidation de Presstalis qui a entraîné 700 départs, France Messagerie ne compte plus que 269 collaborateurs. Cette structure allégée est-elle viable ?

 

Sandro Martin. Nous avons recentré l’activité sur notre cœur de métier : la distribution nationale, l’activité régionale (niveau 2) ayant été sous traitée à des dépositaires souvent indépendants. Dans le passé, ce niveau 2 était le principal foyer de pertes. Sur la gouvernance, nous n’avons plus qu’un seul actionnaire, la coopérative des quotidiens. Cela donne plus de transparence et plus d’implication dans notre fonctionnement.

 

S’agit-il de s’adapter aux besoins des quotidiens ou de reconquérir des magazines ?

 

Les deux. Nous sommes la seule messagerie capable de distribuer les quotidiens, et donc de gérer des flux journaliers. Mais avec 30 % de part de marché sur les magazines, nous voulons reconquérir des parts de marché sur ces titres de presse. Avec un peu plus de 40 % du marché au global, nous sommes challengers par rapport aux Messageries lyonnaises de presse (MLP). Notre objectif est d’être à nouveau les premiers. En 2020, nous avons 480 millions d’euros de VMF (ventes en montant fort) alors que nous anticipions 350. Il y a moins de départs de titres qu’attendu de la part de grands groupes comme Prisma, Bauer ou Reworld. Prisma continue par exemple de nous confier quatre quinzomadaires TV. Nous espérons que Reworld va faire revenir certains titres chez nous dès que nous aurons lancé la fiducie. Ce mécanisme de sécurisation des flux financiers sera opérationnel mi-février. L’argent ne transitera plus par France Messagerie mais par un compte bancaire géré par un fiduciaire. Seules les commissions nous seront reversées. Cela permet de répondre aux craintes légitimes, suite à la liquidation.

 

En termes de tarifs, êtes-vous devenus compétitifs ?

 

Nous avons un fait gros travail pour proposer des tarifs peu ou prou au niveau des MLP. Ils ont été présentés à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (Arcep) en novembre et sont appliqués depuis le 1er janvier. Pour certains titres, nous sommes mieux disant. Notre rémunération n’est plus basée sur la remontée des ventes mais sur les exemplaires fournis par l’éditeur.

 

L’Arcep vous avait épinglé sur la transparence des remises ? Ou en êtes-vous ? Et les quotidiens ne sont-ils pas avantagés ?



Nous avons totalement supprimé les remises groupes de nos nouveaux barèmes. Nous avons saisi l’Arcep car ce n’est pas le cas de notre concurrent. Nous avons désormais deux barèmes, celui des quotidiens et celui des publications. Ce sont deux filières, y compris dans notre comptabilité, totalement distinctes et transparentes. Il y a une muraille de Chine entre les deux.

 

Y-a-t-il encore des lacunes de distribution ?

 

Non, plus aucune. Il y a eu des ruptures de distribution à Lyon et Marseille cet été, mais ce sont deux zones où se sont montées des coopératives ouvrières en voie de finalisation.

 

Quels sont vos objectifs ?

 

Nous avons trois priorités en 2021. D’abord, stabiliser l’organisation en interne et le schéma de distribution dont font partie Marseille et Lyon. Ensuite redonner confiance aux éditeurs à travers la fiducie, des barèmes plus compétitifs et la qualité de services. Enfin, nous travaillons à la réorganisation de la filière avec l’Arcep.

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