Sport
La plateforme de vidéo par abonnement consacrée aux sports débarque dans l’Hexagone ce 1er décembre, sans droits premium et dans un marché déjà morcelé. Son offre, limitée pour l’heure aux sports de combat, promet de se diversifier dès 2021.

Après avoir reporté son lancement - prévu initialement le 2 mai - pour cause de pandémie, DAZN (prononcez «Da Zone ») est désormais disponible partout dans le monde, notamment en France, depuis mardi 1er décembre. Son déploiement mondial se fait en catimini. Pour démarrer, la plateforme OTT («Over The Top») propose à ses abonnés trois types de contenus à la demande et en anglais : émissions, séries documentaires et anciennes compétitions de boxe. En parallèle, des matchs de championnat du monde de boxe seront diffusés les week-end.

Dans l'immédiat pour le marché français, l’offre est limitée à des sports de combat pour un abonnement mensuel à 1,99 euro. Suffisant pour démarrer ? À noter que depuis seulement un mois, le CSA autorise la diffusion à la télévision des combats de MMA, ou arts martiaux mixtes, dans la catégorie 4 (déconseillée aux moins de 16 ans) et à partir de 20h30 sur les chaînes payantes. Ce sport est placé sous l'égide de la Fédération française de boxe. «Il était très important pour nous de proposer une offre qui soit accessible à un large public, insiste Joe Markowski, vice-président exécutif de DAZN. Pour l’heure, il est vrai que notre stratégie est orientée vers la boxe, mais une expansion de notre offre est bien prévue à partir de 2021», rassure-t-il.

Lire aussi : Quel modèle pour les chaînes sportives ?

Détenue par le milliardaire Leonard Blavatnik (propriétaire de Deezer et de Warner Music), la marque britannique s’est déjà établie dans neuf marchés depuis 2016. Très orientée sur les sports de combat, elle a prouvé qu’elle pouvait aussi s’imposer sur le football premium. DAZN a récupéré la majorité des droits pour la Ligue des champions de football en Allemagne (2021-2024), détenus pendant vingt ans par Sky Allemagne. Le diffuseur détient également les droits du championnat de football de la Bundesliga (Allemagne) et de la NFL (Canada). 

En quête d'opportunités

Dans l’Hexagone, DAZN vient s’installer sur un marché déjà bien morcelé. L’offre sportive étant partagée par Canal+, Téléfoot, beIN Sport, RMC Sport et Eurosport. Mais le nouvel acteur pourrait bien chercher à profiter du bras de fer entre la Ligue professionnelle de football et le diffuseur espagnol Mediapro, pour se positionner sur les droits télé du football français. Détenteur de 80 % des matchs de Ligue 1 et Ligue 2 de 2020 à 2024, le propriétaire de la chaîne Téléfoot a demandé à renégocier le prix des droits TV du championnat français, du fait de la crise sanitaire.

«Si pour une raison économique, il y a une opportunité de bouger nos pions, nous le ferons. Mais c’est une information que pour l’instant, nous ne souhaitons pas divulguer. Nous avons une partie importante de notre contenu qui est orientée sur le football, donc bien sûr que notre croissance en France par le biais du football est possible, mais ce sera en fonction des résultats du lancement et des opportunités pouvant se présenter», avance Joe Markowski. Actuellement, DAZN diffuse la Ligue 1 en Allemagne, en Italie, au Japon, en Autriche, en Suisse.

Le service ne communique pas sur les abonnements déjà engrangés, mais compterait près de 8 millions d’abonnés d'après le magazine anglais SportsPro. Reste à savoir maintenant si son modèle basé sur le pay-per-view (appelé paiement à la séance ou télévision à la carte en France) est compatible avec la consommation des Français. Selon l'étude TV Key Facts de novembre 2019, publiée par RTL Ad Connect, la télévision linéaire représentait 84% de la consommation vidéo en France.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :