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Le gouvernement américain, qui cherche à interdire l'application sur son territoire, avait semblé ouvert à une proposition de ByteDance, la maison mère du réseau social chinois. Mais sa décision d'interdiction prenant effet ce jeudi 12 novembre, la filiale a déposé mardi une requête devant un tribunal de Washington.

L'administration Trump a indiqué mercredi 11 novembre travailler à une solution sur le dossier de l'application chinoise TikTok que le gouvernement cherche à interdire du territoire américain, alors que le groupe chinois a demandé un délai d'un mois avant d'être contraint à vendre ses activités américaines. TikTok, filiale du groupe chinois Bytedance, avait déposé mardi 10 novembre une requête auprès d'un tribunal de Washington pour empêcher un ordre donné par le gouvernement de Donald Trump le 14 août de prendre effet ce jeudi. TikTok s'était aussi plaint d'un manque de retour dans les discussions avec le gouvernement américain, suite à l'élection de Joe Biden. 

Mercredi 11 novembre, le Trésor américain a répliqué en affirmant dans un communiqué qu'il restait «concentré sur les moyens de trouver une solution aux risques pour la sécurité nationale découlant de l'acquisition de Musical.ly par ByteDance, conformément à l'ordre du 14 août signé par le président».

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L'administration Trump veut interdire la populaire application du groupe chinois ByteDance aux États-Unis parce qu'elle estime qu'il y a un risque de transferts de données d'utilisateurs vers la Chine. ByteDance avait implanté TikTok aux États-Unis en rachetant il y a trois ans l'application Musical.ly, déjà présente sur le territoire américain, et en la fusionnant ensuite avec TikTok.

Alors que ByteDance s'est plaint de faire «sans cesse face à de nouvelles requêtes» et de «manquer de visibilité sur la possibilité que (ses) propositions de solutions soient acceptées», le Trésor affirme au contraire «avoir été clair avec ByteDance concernant les étapes nécessaires pour parvenir» à une solution.

Dans un décret du 14 août à l'encontre du réseau social, le président Donald Trump a exigé de ByteDance qu'il vende les activités américaines de TikTok sous 90 jours, au nom de la «sécurité nationale des États-Unis».

Après des négociations avec plusieurs entreprises, ByteDance et TikTok ont proposé de créer une nouvelle société impliquant le groupe informatique Oracle en tant que partenaire technologique aux États-Unis et le géant de la distribution Walmart en tant que partenaire commercial. Le projet semblait convenir à l'administration américaine, mais la plateforme attend toujours le feu vert.

TikTok se plaint de ne pas avoir reçu de délai supplémentaire de la part du CFIUS, l'agence chargée de s'assurer que les investissements étrangers ne présentent pas de risque pour la sécurité nationale. C'est l'enquête du CFIUS qui avait débouché sur le décret du 14 août.

1500 employés aux États-Unis

«Près de deux mois se sont écoulés depuis que le président a donné son accord préliminaire à notre proposition (...). Nous avons fourni des solutions détaillées pour finaliser l'accord, mais n'avons reçu aucun retour substantiel sur notre projet concret en termes de protection des données personnelles et de la sécurité», a encore indiqué TikTok mardi.

«Nous n'avons pas d'autre choix que de déposer un recours au tribunal pour défendre nos droits et ceux de plus de 1 500 employés aux États-Unis», avait ajouté TikTok à deux jours de la date butoir du 12 novembre. TikTok compte 100 millions d'utilisateurs aux États-Unis.

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L'appli tombait aussi sous le coup d'un décret du 6 août, qui menaçait aussi de l'interdire d'ici le 12 novembre, pour les mêmes raisons mais selon des modalités différentes. Mais le 30 octobre une juge de Pennsylvanie saisie par trois créateurs de contenus de TikTok a ordonné à l'administration américaine de ne pas empêcher d'autres entreprises de fournir des services essentiels à la plateforme, comme l'hébergement en ligne. L'administration Trump avait fait appel.

«Nous renvoyons les questions concernant le litige juridique en cours au ministère de la Justice», a ajouté une porte-parole du Trésor mercredi.

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