Dossier Presse
Avec ses marques fortes, de Vogue à AD, le groupe de presse américain multiplie services et événements à l’attention de ses clients.

La diversification serait-elle une planche de salut pour Condé Nast ? Fin 2019, le groupe de presse international (Vogue, Vanity Fair, AD, GQ…) s’est vu décerner le titre d’éditeur de l'année par Luxury Daily, publication spécialisée aux États-Unis. Cette distinction peut sembler étonnante, Condé Nast n’échappant pas aux difficultés affectant la presse. Mais « l’éditeur est retourné au journalisme B2B à travers de nouveaux titres et événements [...], et a également expérimenté de nouveaux services et expériences de vente au détail », explique Luxury Daily sur son site.

100 000 abonnés en un an

En atteste la création début 2019 de Vogue Business, une publication professionnelle sur la mode qui a atteint 100 000 abonnés en un an et qui se décline déjà en Chine. AD a inauguré la même année une plateforme payante, AD Pro, destinée aux experts du design, tandis que le titre Bon Appetit s'est lancé dans la livraison de plats et GQ UK dans les conférences sur le luxe. « Le nouveau PDG, Roger Lynch, nommé en avril 2019, a mis en place une direction customer marketing centralisée pour travailler les stratégies de marque et la diversification, afin d’optimiser les revenus venant de nos clients », contextualise l’éditrice de Vogue Paris, Delphine Royant.

Si « les USA et la Chine peuvent être des sources d’inspiration tant ces pays ont un temps d’avance », conçoit-elle, Condé Nast France mène ses propres initiatives. Vogue a ainsi créé il y a déjà quatre ans le Vogue Fashion Festival, « deux jours de conférences et de masterclass sur les grands enjeux de la mode et du luxe, avec 2 000 personnes qui payent 250 euros la demi-journée pour y assister », détaille Delphine Royant. La billetterie représente 30 % des recettes, le restant provenant de marques partenaires (Swarovski, Google Teads, Sofitel…).

À destination du grand public, le Vogue Experience réunit depuis trois ans des marques beauté, mode, high tech durant deux jours, avec quatre sessions de 300 à 400 participants. Les exposants peuvent ainsi « établir un contact privilégié avec les consommatrices, des femmes de 15 à 45 ans qui vont elles-mêmes relayer leurs expériences », se réjouit l’éditrice de Vogue. Laquelle réfléchit à un développement de cet événement financé à 50/50 par la billetterie et les marques, mais également au lancement de clubs payants.

Depuis juin 2019, GQ, autre titre du groupe en France, s’essaie d’ailleurs au club premium. Pour 9,90 euros par mois, chaque membre est abonné au magazine et bénéficie de soirées, masterclass, avant-premières… « C’est d’abord une source d’investissement, car ce service nécessite un développement d’appli et quatre personnes dédiées, modère Béline Dolat, rédactrice en chef. Il constitue également un laboratoire expérimental pour l’international. »

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