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L'ex-maire de New York, candidat à l'investiture démocrate pour les prochaines élections présidentielles américaines de 2020, estiment que les journalistes de l'agence Bloomberg doivent accepter « des restrictions » dans la couverture éditoriale de la campagne, du fait de leur salaire.

Michael Bloomberg, patron de l'agence Bloomberg News et candidat à la présidentielle américaine, a estimé vendredi que ses journalistes devaient accepter de couvrir sa campagne de façon limitée, soulignant qu'il n'y avait pas d'autre solution. « Il y a des choses qu'il faut accepter », a déclaré l'ex-maire de New York sur la chaîne CBS. « Ils touchent un salaire, et ce salaire s'accompagne de restrictions et de responsabilités ».

Le rédacteur en chef de l'agence, John Micklethwait, avait annoncé le 24 novembre, en même temps que Michael Bloomberg officialisait sa candidature à l'investiture démocrate, que ses journalistes n'enquêteraient sur aucun des candidats démocrates, pour ne pas risquer de couvrir de façon biaisée leur patron. Ce dernier a justifié cette décision vendredi :  « Les gens m'ont dit: "Comment peut-on enquêter sur soi-même?" Et j'ai répondu, "Je ne crois pas que ce soit possible" ».

Certains journalistes et ex-journalistes de l'agence, qui emploie 2700 personnes dans le monde, ont cependant critiqué cette décision. Une ex-chef du bureau de Washington de Bloomberg, Megan Murphy, avait notamment jugé  « ahurissant qu'un rédacteur en chef puisse mettre son nom sur une note qui interdit à une armée de journalistes très talentueux de couvrir des aspects d'une des élections les plus déterminantes de notre époque », dans un tweet.

« Position intenable »

Vendredi, un journaliste vedette de CNN, Jake Tapper, s'est dit lui aussi « désolé pour les excellents journalistes de Bloomberg, qui ont été placés dans une position intenable ». Le orésentateur a estimé qu'il vaudrait « mieux pour Bloomberg qu'il se coupe de son agence d'informations jusqu'à la fin de sa campagne (ou de sa présidence?).» D'autres ont appelé le milliardaire, qui possède 88% de Bloomberg LP, à désinvestir totalement.

Malgré les risques de conflits d'intérêt, Michael Bloomberg, 77 ans, l'un des hommes les plus riches du monde, garde pour l'instant la main sur son groupe d'informations. Dans une interview il y a un an, il avait néanmoins expliqué que dans le cas où il serait élu, il placerait ses sociétés dans un trust confié à une personne de confiance, ou cèderait son entreprise.

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