Audiovisuel
À l'occasion des deuxièmes Assises pour la parité, l'égalité et la diversité, le ministre de la Culture Franck Riester a annoncé des mesures pour lutter contre le harcèlement sexuel dans le cinéma et l'audiovisuel français.

Après les déclarations d'Adèle Haenel et la nouvelle accusation visant Roman Polanski, le ministre de la Culture Franck Riester a annoncé le 14 novembre des mesures pour lutter contre le harcèlement sexuel dans le cinéma français, pour que les prises de parole «ne soient pas vaines». À l'occasion des deuxièmes Assises pour la parité, l'égalité et la diversité dans le cinéma et l'audiovisuel, à Paris, il a d'abord annoncé que le versement de toutes les aides du Centre national du cinéma (CNC) sera «dorénavant conditionné au respect, par les entreprises qui les demandent, d'obligations précises en matière de prévention et de détection des risques liés au harcèlement sexuel». Cette mesure, encore floue, devra être soumise au conseil d'administration du CNC. Il devra ensuite mener une concertation avec les professionnels du secteur, pour définir les moyens concrets de s'acquitter de cette obligation.

Le ministre s'est également dit «favorable» à la nomination de référents «harcèlement sexuel» lors des tournages et de la promotion des films. Le collectif 50/50, qui promeut l'égalité dans le cinéma, l'a proposée aussi. La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, a annoncé lors des mêmes Assises pour la parité que le groupe audiovisuel public allait nommer «un référent harcèlement sexuel sur chacun des tournages» de ses chaînes. Sur le plan de la formation sur la prévention du harcèlement, des sessions destinées aux professionnels du secteur seront organisées. Le CNC contribuera à les mettre en place dès début 2020.

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Le ministre a aussi annoncé qu'il allait soutenir, en la finançant et en accompagnant sa mise en place, la création d'une «cellule d'alerte et d'écoute à destination des victimes de violence et de harcèlement sexuel et sexiste» dans le spectacle vivant, l'audiovisuel et le cinéma, sur laquelle travaille la Fesac (qui regroupe les organisations d'employeurs du secteur). Elle sera «opérationnelle dès le 1er janvier 2020». Concernant l'obligation de collecter des statistiques relatives à l'égalité, annoncée l'an dernier dans le cinéma, elle sera étendue aux secteurs de l'audiovisuel, la distribution et l'exploitation.

De son côté, Delphine Ernotte a annoncé que France Télévisions mettrait en place des quotas pour les femmes réalisatrices à partir de 2020, avant de les étendre à «l'ensemble des créateurs». Le groupe fera de même «pour favoriser l'inclusion sociale, et la diversité des origines sociales, culturelles ou géographiques».

Enfin, une charte des bonnes pratiques «pour l'inclusion dans le cinéma et l'audiovisuel», portée par le collectif 50/50, afin de favoriser la diversité au cinéma, dans le recrutement notamment, a été signée le 14 novembre également par plusieurs organisations professionnelles du cinéma et de l'audiovisuel. Un annuaire de professionnels sera mis à disposition «des personnes souhaitant constituer des équipes de plateaux plus inclusives, diverses et paritaires».

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