Studio
Forte de son savoir-faire et de son équipement en studios, la radio publique propose désormais à tous les acteurs du marché l'accès à ses moyens de production. Une petite révolution et un levier de croissance.

Ce sera l'un des événements culturels phares de l'année 2020 : l'ouverture au public en juin prochain de l'Hôtel de la Marine, construit pour Louis XV  et dont la richesse artistique égale celle des résidences royales.... Et c'est le Studio de Radio France qui racontera son histoire. Cette nouvelle structure de la Maison ronde produira pour le public des parcours sonores en son binaural géolocalisé. «Il y en aura six de 15 à 45 minutes, et cinq dispositifs numériques pour adultes et enfants proposés en neuf langues audibles via un casque innovant baptisé “Le confident”. Ces parcours seront aussi disponibles gratuitement sur le nouveau site de Radio France», nous détaille Serge Schick, directeur de la stratégie des publics et du développement des marques.

Premier partenariat et premier contrat donc pour ce nouveau Studio Radio France. Il a l'ambition de mettre son savoir-faire, ses talents, ses moyens et ses studios de production au service de tiers. Si Radio France fonctionne à 90% grâce à la redevance, l'actionnaire réduira de 20 millions d'euros les ressources à horizon 2022. «Dans un contexte de limitation de nos ressources, nous n'entendons pas amenuiser la qualité de ce que nous produisons. Nos performances technologiques et nos innovations ont un coût et il est normal que nous développions nos ressources commerciales», poursuit Serge Schick.

Des podcasts adaptés pour la télévision

Ce Studio a également décroché un contrat avec la ville d'Angers pour des parcours géolocalisés interactifs en son spatialisé et espère d'autres commandes de collectivités locales. Dirigé par Danielle Abensour, il met aussi le savoir-faire de la maison, leader en matière de podcasts, au service des marques (luxe, labels musicaux) et des annonceurs. Lebonboin et Cerfrance en ont commandé une série pour leur communication externe et interne. L'activité des livres audio, en pleine croissance, lui est aussi rattachée. L'ouvrage d'Erik Orsenna, Beaumarchais, un aventurier de la liberté, coédité par Stock et France Culture, se déclinera en CD et en version dématérialisée en fin d'année. Parallèlement, riche de ses deux orchestres maison, le Studio entend développer les enregistrements musicaux pour des habillages ou bandes originales de films et de séries.

À côté de cette activité de production, il va aussi distribuer et commercialiser ses formats emblématiques radio ou audio en France et à l'étranger. Affaires sensibles, l'émission de Fabrice Drouelle sur France Inter en tête des podcasts maison, va être adapté en 52 minutes via un producteur télé pour France Télévisions. Même dynamique pour Grand bien vous fasse ou 42e Rue (France Musique).

À l'heure où la publicité sur Radio France représentait en 2018 un chiffre d’affaire de 41,9 millions d’euros auquel s’ajoute la publicité digitale d’un montant de 2,3 millions d’euros (avec 0,8 million d’euros via les podcasts et 0,8 million d’euros via le display), le développement de ces nouvelles activités représente un levier stratégique. «À horizon 2022, nous visons un chiffre d'affaires de cinq millions d'euros», conclut Serge Schick. Chiche!

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