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Nouvelle écriture, nouvelle production, nouveaux formats et modes de financement contraints, la fiction TV entame une évolution indispensable.

Premier genre programmé à la télévision, la fiction ne semble pas souffrir de la crise. D'autant que la contribution des diffuseurs dans la production progresse: +7,8% en 2011, à 537 millions d'euros. Et pourtant, le Festival international de la fiction de La Rochelle, qui se tient du 12 au 16 septembre dans la préfecture de la Charente-Maritime, devrait mettre en avant quelques soucis.

Les Ateliers de la fiction TV, qui se déroulent pour la troisième fois dans le cadre de cette manifestation, rassemblent toute la chaîne de création, des auteurs aux diffuseurs. Ces derniers sont aussi les financiers de tout le système. Or, si le paysage audiovisuel ne cesse de s'ouvrir à de nouvelles chaînes, ce n'est pas le cas pour le nombre de contributeurs. L'an passé, le service public a contribué à 56% des investissements totaux dans le secteur.

«En 2011, les nouvelles chaînes de la TNT réalisaient 20,9% de part d'audience, mais la part de leur apport dans la production de fiction ne s'est élevé qu'à 0,3%», souligne Jérôme Duchesne, directeur de l'audiovisuel à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). Ce problème de diversité du financement a des répercussions économiques sur l'ensemble de la chaîne de création. D'autant que Jean Réveillon, le directeur général de France 2, a bien insisté sur «une approche économiquement contrainte».

Rendez-vous d'audience pérennes

Autre chantier: le format. La fiction télévisuelle française poursuit sa mue dans la forme. Le 90 minutes, purement français, laisse la place aux séries de 52 ou de 26 minutes, qui permettent de mieux travailler des marques de programmes et d'installer des rendez-vous d'audience pérennes. «Nous allons vite arriver dans la grille de France 2 à 60% de séries et 40% de programmes unitaires, affirme Thierry Sorel, le patron de la fiction sur France 2. Toutefois, un certain nombre de sujets ne pourront jamais se décliner en série. La fiction unitaire ne disparaitra pas.»

Le développement des séries inaugure aussi une manière de travailler plus industrielle pour les auteurs et les scénaristes. Un schéma qui, selon la SACD, risque d'accentuer les travaux d'écriture.

Dernier point: les thèmes. «Pas simple de trouver de bonnes comédies», confie Thierry Sorel. «Le discours des diffuseurs change selon les saisons, affirme Pascal Rogard, directeur général de la SACD. Il y a un manque réel de discussion entre les auteurs et les chaînes. Le producteur est devenu l'interlocuteur pour les chaînes.» Un dialogue salutaire avant l'écriture, en quelque sorte.

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