télévision
Le feuilleton de rachat des deux chaînes de Bolloré, Direct 8 et Direct Star, par Canal+ se poursuit. Les dirigeants de la chaîne privée s’élèvent contre les conditions réclamées par le CSA.

Le groupe Canal+ n'est pas encore officiellement propriétaire de Direct 8 (qu'il compte rebaptiser D8), mais il possède déjà les locaux pour accueillir la chaîne. Dans les semaines à venir, Canal+ investira un nouvel immeuble, le troisième sur le front de Seine à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pour installer son pôle de chaînes gratuites.
A compter d'octobre prochain, le groupe a réservé 10 500 mètres carrés pour ses équipes, la régie commerciale, et des studios. Le bail a été signé pour neuf ans. Tout est prêt pour accueillir les futurs occupants, dont I-Télé, et les tranches en clair de Canal+... ainsi que Direct 8 et Direct Star.

Toutefois, l'arrivée des deux chaînes du groupe Bolloré dans son giron n'est pas officiellement actée. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) n'a pas encore donné son feu vert à cette acquisition, malgré l'autorisation donnée le 23 juillet par l'Autorité de la concurrence. Cette dernière a lié cet avis favorable à plusieurs conditions, notamment concernant les risques en matière d'acquisitions de droits, pour les films, les séries et les événements sportifs.
Jeudi 6 septembre, Bertrand Meheut, le président du groupe Canal+, et Rodolphe Belmer, le patron de Canal+, sont donc allés écouter les nouvelles conditions réclamées par le CSA. Et à leurs yeux, les exigences de l'Autorité de régulation sont inacceptables.
Selon le site du Point, pour que cette opération se réalise, les nouvelles chaînes gratuites et nationales de Canal+ devront, par exemple, diffuser dans l'année au moins 24 films ayant fait moins de 50 000 entrées cinéma. Par ailleurs, les séries produites par Canal+, les «créations originales», ne pourraient pas être diffusées en clair avant plusieurs années. Enfin, en sport, les chaînes seraient interdites de foot, tennis, rugby et cyclisme.
Dans les couloirs du groupe, on confie qu'il est hors de question de signer la convention proposée par le CSA. «Avec Direct 8, nous ciblerons les CSP+ et viserons 4% de part d'audience d'ici à trois ans. Avec 4% de part de marché publicitaire, cela ne va pas déséquilibrer le marché dominé à 76% par TF1 et M6», se défend un dirigeant du groupe. Furieux contre l'instance de régulation, les patrons de Canal+ refusent tout défaitisme et ont même trouvé la parade dans le cas où aucun accord n'est possible: Direct 8 et Direct Star resteraient chez Bolloré, et Canal+ deviendrait un prestataire chargé d'exploiter les grilles des deux chaînes. Une alternative extrême qui pourrait entraîner d'autres recours juridiques et soulèverait certainement une bronca chez TF1 et M6.

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