La décision a été votée à l'unanimité. Le 10 mai, le Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP) tenait son assemblée générale, afin d'enrayer le dépôt de bilan de Presstalis. Il a adopté une recommandation visant à augmenter les tarifs des messageries, les fameux barèmes à la charge des éditeurs.
Le CSMP préconise une hausse d'un point des barèmes des sociétés coopératives (Messageries lyonnaise de presse et les deux entités de Presstalis), payés par les éditeurs, propriétaires des coopératives, y compris pour la distribution des produits hors-presse. La mesure devrait permettre à Presstalis de récupérer quelque 18 millions d'euros.
Deuxième recommandation, une augmentation de trois points du taux de la commission versée aux agences de la Société d'agence et de diffusion (SAD) par la coopérative de distribution des quotidiens. «Dans le contexte de restructuration de la filière, il s'agit que les pertes intermédiaires soient compensées», estime Hubert Chicou, président des coopératives des magazines de Presstalis.
Les quotidiens aussi
Les éditeurs, on s'en doute, ne sont pas ravis de remettre au pot. «La musique est connue, remarque Hubert Chicou. C'est comme pour les impôts, on préfère que ce soit le voisin qui paie.» Surtout, les quotidiens vont être mis à contribution, beaucoup plus qu'auparavant. Des sources proches du dossier indiquent que ces décisions comportent un caractère éminemment politique, après de contacts pris avec les élus socialistes Michel Françaix et Aurélie Filippetti, nouvelle ministre de la Culture et de la Communication.
En effet, les quotidiens nationaux sont en majorité détenus par des grosses fortunes françaises (Bernard Arnault, Serge Dassault, Edouard de Rothschild, Xavier Niel-Pierre Bergé-Matthieu Pigasse). Les pouvoirs publics attendent désormais un geste des actionnaires.
