Sur la page d'accueil du site, les demoiselles restent extrêmement accortes… Las! Leurs charmes sont pourtant impuissants devant les difficultés de la Société de conception de presse et d'édition (SCPE), éditrice des magazines Entrevue, Guts et Choc, qui a été placée en liquidation judiciaire le 22 février.
Dirigée par Gérard Ponson, la SCPE avait connu un redressement judiciaire en septembre 2009, une procédure dont elle était sortie en avril 2011. Cette fois, l'exploitation de l'activité est maintenue, le temps pour le mandataire judiciaire de trouver des repreneurs.
Le déclin de la SCPE, qui emploie 17 salariés, c'est l'histoire de l'agonie des «lads mags» (revue pour les «mecs»), carton de presse du début des années 2000. Venus de Grande-Bretagne et bâtis autour du triptyque «bière-blagues-bimbos», les FHM et autres Maximal ont connu des lancements tonitruants, avec pour vaisseau amiral Entrevue qui, en 2004-2005, affichait une diffusion France payée de 501 418 exemplaires. A l'époque, Gérard Ponson fait figure d'éditeur star. Mais trois ans plus tard, le déclin s'amorce et Lagardère, qui possédait 88% de la SCPE, se sépare de sa filiale, rachetée intégralement par Gérard Ponson (qui n'a pas donné suite aux sollicitations de Stratégies).
Plus «trash» et gratuit sur le Net
Aujourd'hui, Entrevue culmine à 90 000 exemplaires, selon l'éditeur. Choc, qui se présentait, à son lancement, en 2007, comme le Paris match des jeunes, culmine à 35 000 exemplaires, tandis que Guts, lancé en 2006 sous le patronage de l'animateur potache Cauet, atteint péniblement les 12 000 unités.
Les pépées ne font plus recette: on trouve beaucoup plus «trash», beaucoup plus explicite sur Internet, gratuitement. Et l'apparition de magazines masculins haut de gamme, comme GQ, a singulièrement ringardisé le modèle. Les «lads mags» survivront-ils?
