Olive, qui sort la semaine prochaine à Los Angeles, est un film exceptionnel à plus d'un titre. D'abord, il voit Gena Rowlands renouer avec le grand écran après quatre ans d'absence. Ensuite, c'est le premier film entièrement tourné... avec un téléphone mobile.
Le scénario n'a rien de très original: une fillette de 10 ans, qui ne parle pas, «met sens dessus dessous la vie de trois personnes, une vieille femme aigrie (Gena Rowlands), un homme obèse et un étranger qui n'arrive pas à s'adapter à la vie aux Etats-Unis», raconte à l'AFP Hooman Khalili, le réalisateur du film.
Mais la façon dont Olive a été tourné est peu banale. Le réalisateur a utilisé un téléphone portable multifonction Nokia N8, auqeul a été adapté un objectif 35 mm (format habituel des caméras de cinéma) afin d'obtenir une plus grande profondeur de champ. Sur des photos que le réalisateur a mises en ligne sur le réseau social Flickr, le téléphone paraît minuscule à côté de l'objectif auquel il est littéralement collé.
La bande-annonce, visible sur www.olivethemovie.com, donne un aperçu du résultat. Confondant. Pour un simple spectateur, la qualité de l'image est étonnamment fine et le son n'a rien à envier à celui d'une grande production hollywoodienne.
«La technologie avance très vite et, avec le temps, les téléphones portables pourront tout faire», assure Hooman Khalili.
Résultat: le film n'a coûté que 500 000 dollars (soit 375 000 euros), déboursés par Chris Kelly, un ancien responsable de Facebook, et William O'Keeffe, un philanthrope de San Francisco. Ironie de l'histoire, le fabricant finlandais du téléphones, Nokia, n'a pas participé à la mise en œuvre du projet. «Ils m'ont envoyé le téléphone, mais depuis mars 2011 je n'ai plus entendu parler d'eux, ils ont disparu», raconte Hooman Khalili.
Le projet a impliqué des dizaines de personnes, chacune faisant «un peu de tout». A travers le site de microfinancement Kickstarter, il espère récolter 300 000 dollars qui lui permettraient de faire projeter Olive dans une centaine de salles avant Noël. Avec un peu moins de 30 000 dollars perçus jusqu'à maintenant, il est encore loin du compte. «Nous avons besoin d'un petit miracle», plaisante Hooman Khalili.
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