Explosion du trafic de données
Premier constat, sans surprise: le trafic mobile augmente constamment. D'autant que les mobinautes se connectent sur des services initialement destinées à l'Internet fixe, comme les messageries instantanées, Skype, les réseaux sociaux, du streaming vidéo, etc. D'ici à 2020, le trafic se sera multiplié par 33: «le trafic de data va exploser, tandis que le trafic voix ne représentera qu'une faible proportion des échanges», estime Frédéric Pujol, responsable du pôle services mobiles à l'Idate.
Smartphones milieu de gamme pour les Etats émergents
Les smartphones vont devenir la norme, et le taux de pénétration de l'Internet mobile va passer de 21,2% en 2010 dans le monde (dont 27% en Asie) à 37% en 2015, dont 43,6% pour l'Amérique du Nord et 39,1% pour l'Asie, prévoit l'Idate. Une avance que vont conserver le Japon et les Etats-Unis, mais ils seront talonnés par des Etats émergents tels le Brésil, la Chine, l'Inde et la Russie.
De fait, «les pays émergents vont devenir des clients pour les smartphones milieu de gamme: un marché porté par l'arrivée de l'OS Android, et l'offensive des constructeurs asiatiques (HTC, Samsung) sur ce marché», note Frédéric Pujol.
Consécration de la segmentation des offres mobiles
Comme annoncé dès fin 2010, la segmentation sera la tendance lourde dans les offres mobiles. Les traditionnels forfaits laisseront place à des offres différenciées selon la clientèle, avec des services premium pour les gros consommateurs de données. Vodafone (SFR en France) a déjà lancé des offres premium en Espagne, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. L'intensité de la consommation de données et la future norme 4G accentueront ce phénomène. Mais les opérateurs restent prudents sur ce terrain glissant compte tenu des débats sur la Net-neutralité.
Décollage prochain du LTE
La norme qui succèdera à la 3G, le LTE (Long Term Evolution, aussi appelée 4G), pourrait s'imposer comme norme internationale pour l'Internet mobile rapide. Dernièrement, le gouvernement organisait un premier appel d'offres pour l'attribution d'une première série de licences mobiles 4G, un second étant prévu mi-décembre pour les fréquences basses de 800 MHz.
L'Asie et les Etats-Unis ont un coup d'avance: plusieurs de leurs opérateurs ont déjà lancé des services LTE, via leurs opérateurs respectifs, Verizon et Docomo. En Europe, les précurseurs sont surtout des opérateurs d'Europe du Nord (Aero2 en Pologne, Elisa en Finlande, Tele2, Net 4 Mobility et Telenor en Suède) et d'Allemagne (Vodafone, O2).
A partir de là, «le décollage sera rapide dès que les premiers terminaux mobiles seront disponibles», prédit l'Idate. Près de 15% du parc mobile devrait être en LTE en 2015. Ce qui passera par des smartphones, tablettes, mais aussi des clés 4G. Déjà, LG a annoncé le lancement de l'Optimus LTE, un téléphone de quatrième génération à très haut débit. D'ici à fin 2011, Motorola, RIM et Samsung auront lancé leurs tablettes LTE. «Les constructeurs asiatiques, comme Samsung, LG ou HTC, sont offensifs sur ce marché, contrairement à Apple, qui attend sa stabilisation», estime Frédéric Pujol.