Qui a dit que les internautes n'étaient pas prêts à payer pour s'informer? Pour le New York Times en tout cas, la mise en place d'un mur payant au sein de son site Internet en mars dernier se révèle plutôt positive. Quelque 281 000 internautes ont déjà opté pour un abonnement numérique, dont le prix varie de 15 à 35 dollars par mois. Parmi eux, 57 000 se sont abonnés sur smartphone ou tablette. A cela s'ajoutent les 756 000 abonnés du journal papier qui ont activé leur abonnement numérique, soit trois abonnés sur quatre.
«Beaucoup de personnes sont prêtes à payer pour de la qualité. C'est comme tout dans la vie: quand vous avez besoin de quelque chose, vous payez pour l'avoir», a estimé Jim Roberts, directeur adjoint de la rédaction du quotidien américain, lors du Congrès mondial des éditeurs qui s'est tenu à Vienne, en Autriche, du 12 au 15 octobre.
Craintes exagérées
Pour les internautes qui ne souhaitent pas ouvrir leur porte-monnaie, la consultation du site Nytimes.com est gratuite jusqu'à 20 articles par mois. Egalement en accès libre, les contenus promus sur Facebook et Twitter ainsi que les articles qui ressortent dans les recherches Google. «Nous voulions que nos fidèles internautes paient», indique, six mois plus tard, Jim Roberts, qui se félicite que ce changement de modèle ne se soit pas traduit par une baisse du trafic global du site. Entre septembre 2010 et septembre 2011, la fréquentation de celui-ci a même progressé de 2,3%, à 34 millions de visiteurs uniques. «Les craintes que nous avions sur une baisse du trafic était très exagérées.»
Quand l'actualité l'impose, comme lorsque l'ouragan Irène menaçait la côte est des Etats-Unis fin août, le journal n'hésite pas à lever le mur payant sur les articles concernés. «Dans un cas comme celui d'Irène, nous avons presque une mission d'intérêt général», estime-t-il.
The Daily loin de son objectif
Au cours du même congrès, a également été dressé un premier bilan de The Daily, le premier quotidien lancé exclusivement sur la tablette Ipad. Huit mois après la sortie de son premier numéro, le titre, dont 100 pages sont produites chaque jour, revendique 120 000 lecteurs quotidiens, dont 65% par abonnement. «Les tablettes ont été l'occasion de lancer une nouvelle expérience de marque», s'est félicitée à Vienne Rebecca Grossman-Cohen, directrice du marketing. The Daily est pour l'heure loin des 500 000 lecteurs que le journal s'était donné pour objectif. N'est pas le New York Times qui veut.