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Les syndicats et l'opposition d’un côté, le gouvernement de l’autre, tout le monde a mis des moyens pour rallier l’opinion à sa cause.

Le dossier des retraites ne s'est pas joué qu'au gouvernement, dans les cortèges ou sur les bancs de l'Assemblée nationale. Des slogans, des affiches, des spots… la bataille des retraites a aussi été une vraie guerre de communication. C'est le gouvernement qui avait déclenché les hostilités dès le mois d'avril (du 21 au 28) avec une première vague de campagne publicitaire visant à persuader les Français de la nécessité de réformer, diffusée dans la presse écrite, à la radio, à la télévision et sur Internet. Il a enchainé avec une deuxième vague fin juin sur les ondes et le petit écran. Une campagne qui lui a coûté 7 millions d'euros.

Les partis de gauche et les syndicats ont riposté, classiquement, avec des affiches, tracts et autocollants en nombre. La CGT a sorti la grosse artillerie: 300 000 affiches, un tract de 4 pages tiré à 1,5 million d'exemplaires et une carte-pétition éditée à 650 000 exemplaires. Le tout pour un budget de 160 000 euros selon Maurice Marion, responsable de la communication du syndicat.
Le Parti communiste français, de son côté, a sorti 500 000 affiches et une campagne volontairement provocatrice: on y voit des cannes, alignées tels des barreaux de prison, et deux mains qui s'y accrochent. Et en dessous ce slogan: «La retraite devrait être une libération, retraitons juste.» Le PCF a mis sur la table un quart de son budget communication, soit environ 200 000 euros. Il avait aussi formulé des contre-propositions pour financer les retraites sur un site attitré: Onnebatpasenretraite.fr.

Entre opposition et résignation

Dans cette guerre d'image, L'Humanité a fait, au mois de juin, un choix radical pour un quotidien en manque de recettes publicitaires en refusant de relayer dans ses pages la campagne du gouvernement promouvant la réforme des retraites.

Le vainqueur de cette offensive tous azimuts? Difficile à déterminer. Certes, l'opposition à la réforme était encore très forte fin octobre, mais Le Figaro (lui aussi en campagne?) diffusait un sondage Opinion Way montrant un retournement de tendance: «56% des français souhaitent que les syndicats respectent le vote de parlementaires.» Une sorte de résignation après la grosse vague de mécontentement?

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