L'un, Sud Ouest, s'est séparé de la totalité de sa presse gratuite d'annonces, regroupée dans S3G. L'autre, Groupe Hersant Média, a requis la protection de la justice à la suite de la mise en redressement judiciaire de la Comareg. Que va-t-il donc advenir du troisième, Spir, groupe coté en Bourse dont Ouest-France possède 40%? «Nous ne sommes pas menacés car nous sommes beaucoup plus diversifiés, assure Patrick Schuster, son secrétaire général. Nous occupons la thématique immobilière sur le papier et le Web à travers Logic Immo, nous avons un pôle de distribution d'imprimés publicitaires (Adrexo) qui a traversé la crise sans difficultés et nous nous développons sur la distribution de colis aux particuliers via l'e-commerce.»
Désendettement
Toutefois, le groupe a perdu près du quart de son chiffre d'affaires sur son activité presse en 2010. Et même si Internet représente 37% des recettes du pôle médias, il est loin d'être acquis qu'il suffira à compenser les pertes du papier. En deux ans, des vagues de restructuration ont fait passer le groupe de 4200 à 2800 salariés et, avant le début 2011, les 224 éditions de Top Annonces seront refondues en une centaine de magazines Top abandonnant les petites annonces pour se concentrer sur la publicité locale.
«Nous n'envisageons pas de nouvelles restructurations», assure Patrick Schuster. Parallèlement, le groupe s'est séparé de sa pépite, Leboncoin.fr, contre plus de 200 millions d'euros qui lui ont permis de se désendetter. L'accord intégrait la reprise à 100% de Car-Boat Media (Caradisiac.com, La Centrale.fr) et un contrat de régie exclusive pendant quatre ans sur l'immobilier du Boncoin. «À la différence de S3G et de la Comareg, Spir a les moyens de financer sa restructuration, observe Jean-Clément Texier, spécialiste de la presse. Mais il mettra peut-être plus d'argent à se redimensionner qu'à développer de nouvelles activités.»
