Le mariage entre la vieille revue (Newsweek) et la bête du Net (The Daily Beast) a redonné quelque espoir aux amateurs de l'imprimé. Car en s'alliant à Newsweek, Barry Diller, le patron d'Inter Active Corp, propriétaire du Daily Beast, montre tout l'intérêt qu'il porte à la formule classique du magazine. Il pourra ainsi redistribuer ses coûts sur une structure organisationnelle élargie et proposer aux annonceurs une plate-forme publicitaire plus solide s'appuyant sur l'écrit et Internet. La réclame imprimée s'arrache toujours plus cher que la bannière sur la Toile, quel que soit le nombre de lecteurs affiché par l'un et l'autre. Newsweek vend 2,3 millions d'exemplaires par semaine, le Daily Beast totalise 5 millions de visiteurs par mois.
La «bête au quotidien» suit ainsi l'exemple de Politico, le jeune site qui traque la vie politique de Washington sur Internet tout en offrant une version imprimée limitée de ses best of une fois par semaine aux lecteurs.
Un avantage majeur nommé Tina Brown
Le vieux Newsweek sur papier garde donc encore un certain intérêt. Mais la partie n'est pas gagnée. «Chaque entité perd de l'argent, souligne le professeur Samir Husni, l'expert en magazines de l'université du Mississippi. Newsweek a perdu 30 millions de dollars l'an dernier, The Daily Beast engloutit environ 10 millions par an. C'est difficile de transformer cela en profit.» Mais «les deux entités ont un avantage majeur: Tina Brown, le bon docteur des magazines malades», poursuit l'universitaire. La rédactrice en chef a en effet une solide réputation: elle a fait des miracles au New Yorker et remis sur pied Vanity Fair.