Medias
Le fonds américain doit permettre au groupe de médias espagnol de se développer aux États-Unis, au Brésil, au Mexique et dans le reste de l'Amérique latine.

Les investisseurs de Liberty Acquisition Holdings Corporation, le fonds dirigé par Martin E. Franklin et Nicolas Berggruen, ont approuvé la semaine dernière à New York leur entrée au capital du groupe Prisa spécialisé dans la presse (El País, AS, etc.), la télévision (Digital+, Cuatro), la radio (Cadena SER) ou encore l'édition scolaire (Santillana). L'opération, financée via une augmentation du capital de Prisa, rapportera 650 millions d'euros au groupe. Liberty s'attend à ce que l'échange d'actions soit formalisé d'ici à début décembre. Elles seront cotées à la Bourse de New York.

L'opération se matérialise à quelques jours de l'ultimatum posé par les créanciers de Prisa. Le groupe espère que cette alliance, combinée à la vente de certains actifs, lui permettra de réduire de moitié une lourde dette estimée à 4,7 milliards d'euros en juin dernier. Prisa escompte aussi que l'accord avec Liberty «l'aidera à se développer à l'international, particulièrement aux États-Unis, au Brésil, au Mexique et dans le reste de l'Amérique latine».

La rédaction sceptique

Annoncé l'hiver dernier, l'accord a depuis souffert d'ajustements et de retards, du fait notamment de la panique qui s'est emparée des marchés financiers, en mai dernier, autour des pays européens dits «périphériques», les fameux Pigs (Portugal, Italy, Greece, Spain).

La famille de Jesús de Polanco, fondateur du groupe et cofondateur du quotidien El País dans les années 1970, verra son contrôle passer de 70% à «au moins» 30% du capital. Alors que Prisa se veut un acteur global, il est «impossible» que le groupe soit dirigé par «une famille ou un groupe d'amis», a déclaré Juan Luis Cebrián, cofondateur d'El País et aujourd'hui directeur général de Prisa.

Liberty sera d'abord un actionnaire minoritaire et indépendant, et les actionnaires de référence de Prisa «maintiendront le contrôle sur la direction de la compagnie», précise le groupe médias. Mais le fonds devrait à terme détenir plus de 50% du capital et, au sein de la rédaction du quotidien, le scepticisme règne.

Les autorités de surveillance de la concurrence viennent en outre d'autoriser Telecinco, chaîne de Mediaset, et le groupe Telefónica à entrer chacune à hauteur de 22% au capital de la plate-forme numérique Digital + dont il est le propriétaire. Prisa devrait ainsi alléger sa dette d'un milliard d'euros supplémentaire. La fusion de la chaîne en clair de Prisa, Cuatro, avec Telecinco a également été approuvée.

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