Le fonds d'investissement américain réunit ses actionnaires le 24 novembre pour approuver son entrée au capital du groupe espagnol qui allège peu à peu sa lourde dette face à la pression de ses créanciers.

C'est à quelques jours de l'ultimatum lancé par ses créanciers que Prisa devrait finalement approuver en assemblée générale, le 27 novembre prochain, l'entrée du fonds d'investissement américain Liberty Acquisition Holdings Inc. dans son capital.

 

Annoncé l'hiver dernier, l'accord a depuis souffert des ajustements et retards, forcés notamment par la panique réveillée en mai dernier sur les marchés autour des pays européens dits « périphériques », selon la direction de Prisa. Les assemblées extraordinaires du groupe espagnol de communication et celle de Liberty, réunie elle le 24, devraient finalement approuver un échange de titres Liberty contre des actions Prisa accompagnées d'une somme en numéraire. L'opération passe par une augmentation du capital de Prisa qui devrait à terme tirer environ 650 millions d'euros de l'opération. Une somme destinée à alléger une lourde dette de 4,7 milliards d'euros.

 

La famille de Jesús Polanco, fondateur du groupe et du célèbre quotidien El País dans les années 1970 verra son contrôle passer de 70% à « au moins » 30% du capital. Alors que Prisa se veut un acteur global, il est « impossible » que le groupe soit dirigé par « une famille ou un groupe d'amis » avait déclaré Juan Luis Cebrian, un autre des fondateurs d'El País et aujourd'hui directeur général de Prisa, fin septembre.

 

Il s'était alors fait fort d'assurer que l'entrée de Liberty n'entraînerait qu'un simple changement de « gouvernance »: «Il n'y a pas de changement de contrôle, aucun changement d'orientation ».

 

Mais le fonds devrait à terme détenir plus de 50% du capital et au sein de la rédaction du fameux quotidien, le scepticisme règne. Le directeur de Público, le concurrent à gauche d'El País, Jesús Maraña, en a profité pour marquer la différence: « Il est inquiétant que Prisa soit à l'avenir géré par des fonds spéculatifs. »

 

Mais avec l'opération, le géant européen de la communication voit le chemin de son assainissement financier s'éclaircir. Un désendettement exigé par les banques pour retarder l'échéance imminente d'un prêt de deux milliards jusqu'à 2013.

 

Les autorités de surveillance de la concurrence viennent en outre d'autoriser Telecinco, chaîne de Mediaset, et le groupe de télécommunication Telefónica à entrer chacune à hauteur de 22% au capital de la plateforme numérique Digital + dont il est le propriétaire. Prisa devrait ainsi alléger sa dette d'un milliard d'euros additionnel. Peu avant, la fusion de la chaîne en clair de Prisa, Cuatro, avec Telecinco avait aussi été approuvée. Le groupe affiche un bénéfice net de 91,5 millions d'euros entre janvier et septembre, presque l'équivalent du poids des intérêts de sa dette (90,5).

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