L'assemblée générale des actionnaires du Monde devait boucler mardi soir 2 novembre sa recapitalisation, entérinant ainsi la prise de contrôle du groupe de presse par le trio Bergé-Niel-Pigasse (BNP). Le journal, lourdement endetté, va pouvoir bénéficier d'un bol d'air financier avec l'arrivée d'un nouvel actionnaire majoritaire, la société Le Monde libre (LML) créée par Pierre Bergé associé au président-fondateur de Free (Iliad) Xavier Niel et au banquier d'affaires Matthieu Pigasse, un trio connu par ses initiales «BNP». Les trois hommes apportent quelque 110 millions d'euros en prenant la majorité du capital du groupe. Jusqu'alors actionnaire à 15,01%, Prisa voit sa participation désormais diluée à 5%. Le groupe deviendra associé au trio «BNP» comme actionnaire de la société Le Monde libre (LML). L'indépendance rédactionnelle du journal restera assurée grâce à une minorité de blocage détenue par le Pôle d'indépendance (sociétés des rédacteurs du Monde et des personnels des Publications de la Vie catholique, des lecteurs, des cadres et des employés du Monde, des personnels du quotidien, du Monde interactif et de Courrier international) et Le Monde partenaires et associés (LMPA) qui regroupe certains actionnaires «historiques» du journal. Jusqu'à la dernière minute, l'attitude de Prisa menaçait de faire échouer l'opération capitalistique. Prisa avait demandé des droits jugés exorbitants par la rédaction, comme un veto sur la nomination du directeur du journal.
