En couverture de Geo: «La guerre froide». Surprenante une pour les habitués du mensuel, l'un des champions de l'audience en presse magazine (4 513 000 lecteurs, pour une diffusion France payée de 255 947 exemplaires), qui s'attache d'habitude aux destinations lointaines. Sauf qu'il s'agit là d'une extension du domaine de Geo, avec un prisme historique cette fois-ci : Geo Histoire, nouveau bimestriel du groupe Prisma Presse, sera dans les kiosques à partir du 27 octobre. «Lorsque nous interrogeons nos lecteurs, nous nous rendons compte que pour eux, le voyage ne consiste pas seulement dans la découverte d'un pays, mais aussi de son histoire et des enjeux géopolitiques qui l'entourent», explique Eric Meyer, rédacteur en chef de Geo et éditeur délégué du pôle Découverte de Prisma Presse. Au sommaire de ce numéro un: une interview de Valéry-Giscard d'Estaing, qui narre ses souvenirs d'entretiens avec le dirigeant soviétique Léonid Brejnev, et un article sur les archives de la Stasi, la police politique de l'ex-Allemagne de l'Est.
En décembre, ce sera au tour du titre Ça m'intéresse de décliner sa marque avec un bimestriel historique. Selon Martin Trautmann, éditeur des pôles Economie et Découverte, qui a précédemment officié aux côtés de Rolf Heinz, président-gérant de Prisma Presse, dans la filiale milanaise du groupe, les ambitions sont élevées: «Nous entendons devenir le premier éditeur de titres d'histoire français.» Parce que le lectorat français est connu pour son appétence pour le passé, plaçant les ouvrages historiques en tête des ventes de livres, année après année? «Que cela soit au cinéma ou dans l'édition, l'on sent un intérêt croissant pour la matière», estime Martin Trautmann. Et à un moment où les lecteurs ont le sentiment de ne pas toujours bien comprendre le monde qui les entoure, un regard rétrospectif semble nécessaire.» Et de citer le succès de Focus Storia, un concept italien édité en joint-venture par Gruner+Jahr (la maison mère de Prisma Presse) et Mondadori.
Une déclinaison appelée à s'étoffer
Chez Prisma Presse, on vise une diffusion de 120 000 exemplaires pour Geo Histoire, qui sera vendu 6,90 euros et lancé le même jour qu'un autre bimestriel, intitulé Geo Voyages, consacré à une destination unique (Bruxelles pour son premier numéro). Les nouveaux titres sont soutenus par une campagne de Léo Brunett, signée: «Nouveaux Geo: une irrésistible envie de connaître le monde.»
De son côté, le mensuel va lancer, le 27 octobre, une nouvelle formule, qui se veut «plus news, plus nerveuse et avec davantage de sujets», comme le précise son rédacteur en chef. Les deux nouveaux magazines et le Geo relooké, mis en place en tout à 500 000 exemplaires, dont 250 000 pour le mensuel, seront aussi vendus ensemble via une offre promotionnelle de lancement à 9,90 euros. Ce n'est qu'un début pour la marque de presse créée il y a trente et un ans par Axel Ganz. Comme l'annonce Martin Trautmann: «Dans les vingt-quatre prochains mois, nous lancerons deux nouveaux titres déclinés de Geo.»
Management guide les cadres supérieurs
Il y a cinq ans, Management se positionnait sur le développement personnel. La crise et les suicides à France Télécom sont passés par là. Le mensuel réaffirme son choix éditorial: «Aujourd'hui, la réussite n'a plus le même sens pour tout le monde», constate Matthieu Scherrer, son rédacteur en chef. Beaucoup de Français estiment qu'il est primordial de concilier vie privée et vie professionnel. Nous entendons donner des clés pour concilier les deux, par exemple.» Avec cette nouvelle formule, qui sort le 21 octobre, accompagnée d'une campagne de presse signée «Bien vivre son job» (agence Leo Burnett), Prisma Presse espère passer à 150 000 exemplaires, contre une diffusion France payée (DSH) de 109 903 exemplaires en 2009-2010.